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Très chère "invitation" au G8

Soucieuses de couvrir au mieux les 4 millions de livres que leur coûte l'organisation du sommet, les autorités britanniques pratiquent des tarifs d'hébergement prohibitifs.

Par  (Berlin, correspondant)

Publié le 18 juin 2013 à 15h22, modifié le 18 juin 2013 à 19h15

Temps de Lecture 2 min.

Le premier ministre britannique David Cameron en juin 2013.

Enniskillen (Royaume-Uni), envoyé spécial. Dans la chambre, un écriteau affiche le tarif : 80 euros la nuit. Comment expliquer, dès lors, que les journalistes logés dans cette pension cosy de Ballyshannon pour couvrir le sommet du G8, qui se déroule en Irlande du Nord ces lundi 17 et mardi 18 juin, aient payé plus du double ?

A cette question, le visage de la réceptionniste se décompose : elle l'ignore. D'ailleurs, ce n'est pas l'hôtel, mais le Foreign Office, le ministère britannique des affaires étrangères, qui a fixé le tarif. C'est à lui qu'a été confié l'hébergement des journalistes accrédités : 180 euros la nuit. Beaucoup plus que ce que les hôteliers de la région ont prévu de récupérer.

Couvrir un sommet du G8 coûte toujours cher. Mais ce sommet-là aura coûté encore plus cher que les autres. Les Britanniques, puissance invitante de cette édition, semblent en effet avoir eu une curieuse conception de la notion d'invitation. Ou tout au moins le souci, ce qui n'est pas forcément maladroit vis-à-vis de leur opinion publique en cette période de restrictions budgétaires, de couvrir au mieux les quatre millions de livres que leur aura coûté l'organisation du sommet.

LES AUTORITÉS IMPROVISÉES EN SUPER "AGENCE DE VOYAGE"

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Reste que deux points ont étonné les habitués de ce genre de sommet. Le premier est donc cette centralisation de la logistique par les autorités britanniques. Improvisées, le temps d'un sommet des grands de ce monde, en super "agence de voyage", celles-ci ont décidé de tout facturer, pour ne pas dire de tout surfacturer.

Il en va ainsi des transports en autocar et des trois repas proposés aux journalistes dans la salle de presse de Killyhevlin, un complexe hôtelier situé à une demi-heure de route du lieu du sommet, dans la petite ville d'Enniskillen : 150 livres au total. "C'est la première fois que je vois ça, témoigne une source diplomatique. Traditionnellement, c'est le pays hôte qui prend en charge ce genre de frais..."

Second motif d'étonnement : le prix payé par les membres des délégations étrangères : 1 000 livres (environ 1 200 euros) pour une nuit dans les lodges du Lough Erne Resort, transport depuis Belfast inclus, ce qui correspond à "environ dix fois le tarif habituel", selon un officiel.

Seuls les chefs de délégation et leur "sherpa" ont été dispensés de payer. A titre d'exemple, il en a donc coûté 12 000 livres à la délégation française, puisque quatorze de ses membres ont passé la nuit de lundi à mardi à Lough Erne. "Un coût supérieur à celui du G8 de Deauville [en 2011] où la France avait tout pris en charge, sauf les chambres, mais dont le coût était inférieur à 300 euros", fait-on valoir côté français, où l'on résume cette "conception un peu particulière de la notion d'invitation" d'une formule : "Business is business."

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