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Condamné dans le "Rubygate", Berlusconi dénonce "un verdict violent"

L'ancien président du conseil italien a également été condamné, lundi en première instance, à une peine d'inéligibilité à vie pour incitation à la prostitution de mineure et abus de pouvoir.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 24 juin 2013 à 09h42, modifié le 25 juin 2013 à 07h47

Temps de Lecture 3 min.

La condamnation de Silvio Berlusconi pourrait fragiliser le gouvernement d'union formé à la fin du mois d'avril par Enrico Letta, après les législatives partagées de février 2013.

Silvio Berlusconi a été condamné, lundi 24 juin, en première instance, par le tribunal de Milan à sept ans de prison et une peine d'inéligibilité à vie dans l'affaire Ruby. Après près de sept heures de délibérations, l'ancien président du conseil italien a été reconnu coupable d'"abus de pouvoir sous la contrainte" (six ans de prison) et d'"incitation à la prostitution de mineure" (un an supplémentaire). Le parquet de Milan avait requis six ans de prison et l'inéligibilité à vie.

"Je résisterai à la persécution", a réagi M. Berlusconi, dénonçant "un verdict violent". "Je suis absolument innocent", écrit le 'Cavaliere'. J'étais vraiment convaincu qu'ils m'acquitteraient, parce que, dans les faits, il n'y a aucune possibilité de me condamner".
"Je suis absolument innocent"

"Je suis absolument innocent", a-t-il poursuivi.

JUSQU'À ÉPUISEMENT DES RECOURS

Un petit groupe d'une dizaine de manifestants a applaudi la condamnation avec des cris de joie et certains ont même entonné l'hymne italien. L'un des avocats vedettes de M. Berlusconi, Niccolo Ghedini, a parlé de "verdict complètement déconnecté de la réalité", tout en affirmant qu'il s'attendait à une peine de cette ampleur.

Ce verdict lourd d'enjeux politiques met temporairement fin à une procédure entamée en avril 2011. Toutefois, le "Cavaliere" ne se retrouve pas sous les verrous pour le moment, l'exécution du verdict étant suspendue jusqu'à épuisement de tous les recours, en appel et en Cassation.

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L'examen du portable de Ruby a montré que la jeune femme d'origine marocaine avait passé au moins sept nuits à Arcore entre février et mai 2010.

M. Berlusconi, 76 ans, est soupçonné d'avoir eu des relations sexuelles tarifées avec la danseuse Karima El-Mahroug, dite "Ruby Robacuori" (Ruby, la voleuse de cœurs en français), mineure à l'époque. Les faits, qu'il nie, se seraient déroulés alors qu'il était encore chef du gouvernement, dans le cadre des soirées organisées à sa villa d'Arcore, près de Milan.

L'examen du portable de Ruby a montré que la jeune Marocaine avait passé au moins sept nuits à Arcore entre février et mai 2010, a indiqué la procureure. Elle a toujours nié s'être prostituée et avoir eu des relations sexuelles avec Berlusconi. Des témoins assurent toutefois qu'elle faisait partie des habitués des soirées "bunga-bunga".

Le "Cavaliere" a également été condamné pour abus de pouvoir après avoir fait libérer Ruby en mai 2010 dans une affaire distincte, concernant le vol d'un bracelet d'une valeur de 3 000 euros. Il était alors intervenu auprès de la police en prétendant qu'il s'agissait d'une petite-fille du président égyptien, Hosni Moubarak.

MENACE SUR LA COALITION

Silvio Berlusconi s'est dit plusieurs fois victime de magistrats motivés par des considérations politiques. Une cour d'appel de Milan a déjà confirmé en mai une peine de quatre ans de prison, dont un ferme, prononcée à son encontre en première instance pour les conditions frauduleuses d'achat de droits télévisés par son empire médiatique Mediaset. Il s'est pourvu en cassation. L'ex-président du conseil, revenu dans le jeu politique à la faveur des élections législatives de février, a en outre été déclaré inéligible pour cinq ans dans le cadre de cette affaire.

Voir notre infographie : " Berlusconi, vingt ans de procès"

Sa condamnation dans le "Rubygate" pourrait fragiliser le gouvernement d'union formé à la fin d'avril par Enrico Letta, après les législatives partagées de février. Silvio Berlusconi n'en fait pas partie, mais l'appui de sa formation, le Parti de la liberté (PDL), est essentiel à sa survie. Plusieurs membres du PDL l'ont invité à rompre les rangs de cette grande coalition droite-gauche-centre, ce qui pourrait le tenter si son appui ne lui vaut aucune protection face à la justice. Bien qu'il ait assuré Enrico Letta de son soutien, de nombreux observateurs s'attendent à le voir quitter la coalition et provoquer de nouvelles élections qui pourraient le ramener à la tête du gouvernement, plutôt que de risquer une condamnation définitive.

"Il existe un lien, officiellement démenti, mais tout sauf mystérieux, entre les affaires judiciaires de Berlusconi et le destin du gouvernement" de coalition gauche-droite dirigé par Enrico Letta, le premier de l'après-guerre, estimait La Stampa dimanche. Selon ce journal, Silvio Berlusconi a programmé son soutien au gouvernement de coalition comme une protection contre les poursuites judiciaires, mais en l'absence de cette protection "son intérêt à soutenir le gouvernement disparaîtrait".

Lire (édition abonnés) : " Article réservé à nos abonnés La carrière de Berlusconi s'achemine peut-être vers sa fin"

Le Monde avec AFP et Reuters

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