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Dopage : la liste noire du Tour de France 1998

La commission d'enquête sénatoriale sur le dopage a rendu public son rapport mercredi. Il confirme les informations du "Monde" : des traces d'EPO ont été retrouvées chez nombre de coureurs de 1998 et 1999.

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Publié le 23 juillet 2013 à 19h54, modifié le 25 juillet 2013 à 12h08

Temps de Lecture 3 min.

Le podium du Tour 1998, à Paris : Jan Ullrich (2e), Marco Pantani (1er) et Bobby Julich (3e).

Laurent Jalabert n'est pas le seul coureur dont des traces d'EPO ont été retrouvées dans les urines lors du Tour de France 1998. Le rapport de la commission d'enquête du Sénat français sur la lutte contre le dopage, publié mercredi, laisse apparaître que les deux premiers du Tour de France 1998, l'Italien Marco Pantani et l'Allemand Jan Ullrich, parmi de nombreux autres, ont eu recours au dopage à l'EPO lors de l'épreuve.

Quatre autres coureurs français - Jacky Durand, Laurent Desbiens, Frédéric Moncassin et Pascal Chanteur - font aussi partie de la liste. Laurent Desbiens avait porté deux jours durant le maillot jaune, lors de l'édition 1998, celle de l'affaire Festina qui avait révélé au grand jour le dopage organisé dans le peloton. Jacky Durand avait, lui, remporté le Prix de la combativité des éditions 1998 et 1999 de la Grande Boucle. Il a reconnu les faits. L'Australien Stuart O'Grady, qui vient de boucler son dernier Tour de France à 39 ans, a également reconnu avoir pris de l'érythropoïétine en 1998. Et des traces de l'hormone apparaissent bien dans certains des ces échantillons du Tour 1998.

A lire : Dopage : "Personne n'est dupe", estime Jacky Durand

La présence d'EPO a été mise en évidence de façon encore plus nette (trois méthodes de détection) dans les échantillons prélevés sur les deux premiers du Tour 1998, à savoir l'Italien Marco Pantani et son dauphin, l'Allemand Jan Ullrich, et uniquement à partir de la méthode dite visuelle (autoradiographie) dans ceux du 3e, l'Américain Bobby Jullich. L'Allemand Erik Zabel, lauréat du maillot vert de meilleur sprinteur des Tours 1998 et 1999, fait également partie des coureurs contrôlés rétroactivement positifs à l'EPO à partir des analyses réalisées fin 2004 par le laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry.

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Ses compatriotes Jens Heppner et Volo Bolts figurent aussi sur ce document, comme de nombreux coureurs italiens : le sprinteur Mario Cipolloni, vainqueur de deux étapes en 1998 et de quatres en 1999, ainsi que ses compatriotes Andrea Tafi, Fabio Sacchi, Nicola Minali, Eddy Mazzoleni, Alain Turicchia et Ermanno Brignoli.

Mario Cipollini sur le Tour de France, le 8 juillet 1999.

Les Espagnols sont aussi bien représentés avec Marcos Serrano, Manuel Beltran et le vainqueur de la Vuelta 1998 Abraham Olano. A noter aussi la présence du Néerlandais Jeroen Blijlevens, vainqueur d'une étape en 1998 et actuel directeur sportif de la formation Belkin dont le leader Bauke Mollema a terminé 6e de la Grande Boucle 2013. Les patronymes des Belges Axel Merckx, 10e du Tour 98, et Tom Steels, vainqueur de 4 étapes cette année-là, apparaissent également sur cette liste. Le Danois Bo Hamburger et l'Américain Kevin Livingston, déjà présent sur celle de l'édition 98, apparaissent eux sur la liste du Tour 1999.

Dans le cas de Pascal Chanteur, des traces d'EPO ont été relevées par autoradiographie. En tant que président de l'Union nationale des cyclistes professionnels (UNCP), Pascal Chanteur avait milité, avant le départ du Tour 2013, pour le report de la publication du rapport de la commission sénatioriale d'enquête, initialement prévue le 18 juillet, jour de la double ascension de l'Alpe d'Huez.

A la veille de l'arrivée de la Grande Boucle, l'UNCP s'était de nouveau opposé, par voie de communiqué, à la publication de cette liste qui reviendrait à "une accusation de dopage sans aucun moyen de se défendre", les cyclistes épinglés n'ayant pas la possibilité de demander des contre-analyses comme dans le cadre d'une procédure disciplinaire.

Pratiquées fin 2004 dans un but de recherche scientifiques afin d'éprouver un nouveau test de détection de l'EPO - qui n'existait pas en 1998 et en 1999 -, ces analyses avaient permis de mettre en évidence des traces d'EPO dans des échantillons du Tour de France 1999 appartenant à l'Américain Lance Armstrong, qui avait remporté cette année là le premier de ses sept titres, avant d'en être dépossédé en 2012.

"TOUS LES SPORTS SONT CONCERNÉS"

Mercredi, le rapporteur de la commission d'enquête, le sénateur (PS) Jean-Jacques Lozach, a réaffirmé "l'intérêt de conserver la démarche des contrôles rétrospectifs". "Au vu des performances de Christopher Froome lors du Tour 2013, des suspicions ont été émises. Aujourd'hui, elles ne sont pas justifiées, a poursuivi le rapporteur. Mais ces doutes pourraient être légitimés dans deux ou trois ans par des contrôles rétrospectifs".

Le rapport de la commission d'enquête représente 237 pages d'analyses et de contextualisation des 60 propositions issues des 63 auditions, deux tables rondes et des argumentaires présentés par des sportifs, responsables et experts de la lutte antidopage, entendus sous serment depuis la fin février. "Ces 60 propositions ne concernent pas un seul sport car tous les sports sont concernés par le dopage", a précisé le président de la commission, Jean-François Humbert (UMP). Les sénateurs ont souhaité regrouper ces propositions en sept "piliers", selon leur propre terme: connaître, prévenir, contrôler, analyser, sanctionner, pénaliser et coopérer.

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