La Cour des comptes n’épargne pas Pôle emploi. Dans un rapport à paraître dans les prochains jours et que le journal Le Parisien [article réservé aux abonnés] a pu se procurer, l’opérateur public est vivement critiqué, notamment pour le manque d’accompagnement des demandeurs d’emploi dans leurs recherches.
Intitulé « Pôle emploi à l’épreuve du chômage de masse », le rapport explique ainsi que l’organisme, né en 2008 de la fusion de l’ANPE et de la caisse d’assurance-chômage Unedic, ne parvient plus à remplir ses missions. Principal problème selon la Cour : l’inefficacité de l’opérateur à aider les demandeurs d’emploi à retrouver du travail. « Pôle emploi ne serait à l’origine directe de la reprise d’emploi, selon les déclarations des demandeurs d’emploi, que dans 12,6 % des cas », détaille le rapport.
De mauvaises « orientations stratégiques »
La dégradation de la conjoncture économique n’a évidemment pas aidé. Chaque mois, les agents de Pôle emploi doivent accompagner plus de 5,5 millions de personnes dans leurs recherches. Entre janvier 2009 et janvier 2015, le nombre d’inscrits, toutes catégories confondues, est en effet passé « de 3,9 millions à 6,2 millions ». Les conseillers se sont donc retrouvés avec le double de chômeurs à gérer dans leur portefeuille, soit presque 120 au lieu de 60.
Malgré « un millier d’agences, 32 milliards d’allocations et d’aides versées par an, 5 milliards de budget de fonctionnement qui font de Pôle emploi le plus gros opérateur de l’Etat » et un renfort de personnel pour un total de 53 000 agents, « les orientations stratégiques de Pôle emploi » depuis 2012 vont dans le mauvais sens, selon le rapport. Seule l’indemnisation n’est pas remise en cause.
En mai, un nouveau record a été enregistré par l’institution. Le nombre de demandeurs d’emploi de la catégorie A (sans activité) a atteint 3,5 millions en métropole, soit une augmentation de 16 200 inscrits.
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