Pour les amateurs de rock et dans l’histoire du genre, il restera comme « le » saxophoniste américain des Rolling Stones, avec lesquels il collabora régulièrement à partir de la fin des années 1960 jusqu’aux derniers concerts de la partie européenne de leur tournée « 14 on Fire », en juillet 2014. Bobby Keys est mort, mardi 2 décembre, à son domicile à Franklin (Tennessee), à l’âge de 70 ans, a annoncé sa famille. Soigné pour une cirrhose du foie, il n’avait pas participé aux récents concerts des Stones en Australie et en Nouvelle-Zélande. Sur le site Internet officiel de la formation britannique, un court communiqué indique que les membres du groupe sont « anéantis par la perte de leur cher ami (…) Il va énormément nous manquer. »
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Né le 18 décembre 1943, à Hurlwood et élevé à Slaton, deux banlieues de Lubbock (Texas), Robert Henry Keys, fils d’un militaire dans l’armée de l’air, apprend la musique sur le tas au sein de l’orchestre qui accompagne l’équipe de football du lycée. On lui attribue un saxophone baryton, instrument qu’il continuera de pratiquer à l’occasion, alors qu’il passera vite au ténor, avec lequel il produit une sonorité rauque, avec du grain. Il rejoint des formations locales, se perfectionne à l’écoute des musiciens de rhythm’n’blues de passage, avant de jouer dans le groupe qui accompagne le chanteur Bobby Vee au début des années 1960.
Musicien de studio
A partir du milieu des années 1960, il gagne sa vie comme musicien de studio. C’est à l’occasion de séances pour l’album The Original Delaney & Bonnie & Friends (juillet 1969) de Delaney et Bonnie Bramlett à Los Angeles, qu’il est sollicité par les Stones, qui sont dans les parages en répétitions. Il posera une partie soliste sur la chanson Live With Me. Elle fera partie de l’album Let It Bleed (novembre 1969) et marque le début d’une collaboration quasi ininterrompue de quarante-cinq ans. Avec le trompettiste Jim Price, Bobby Keys fait partie de la section de vents qui accompagne les Stones en tournée au début des années 1970 – dont le fameux STP Tour (Stones Tour Party), nom officieux du parcours d’une cinquantaine de concerts aux Etats-Unis à l’été 1972, marqué par une consommation de drogues en tous genres, de filles, d’alcool et de destructions variées.
Il est aussi présent sur les enregistrements du groupe parmi les plus fameux de cette période, l’album Sticky Fingers (avril 1971) et en particulier comme soliste sur la chanson Brown Sugar mais surtout dans l’épique Can’t You Hear Me Knocking, par ailleurs transporté par un solo du guitariste Mick Taylor et le double album Exile on Main Street (mai 1972).
Présent sur plusieurs albums réputés
A l’issue du STP Tour, Bobby Keys enregistre un album en soliste, intitulé Bobby Keys et publié par Warner Bros. Invités prestigieux, dont George Harrison et Ringo Starr, ex-Beatles, Jack Bruce, les copains Jim Price et Nicky Hopkins (piano) mais résultat guère au-dessus d’une sympathique réunion. Gimme The Key, en 1975, publié en 45-tours, ne sera guère plus probant, avec un arrangement disco passe-partout. Bobby Keys restera donc définitivement un musicien accompagnateur.
Dans les années 1970, outre son avènement auprès des Stones – interrompu entre 1975 et 1978, au prétexte cocasse, vu l’état du groupe alors, que sa dépendance à l’héroïne le rend peu fiable –, il est présent sur plusieurs albums réputés. Avec Joe Cocker et Leon Russell pour Mad Dogs and Englismen, sur All Things Must Pass, de George Harrisson, produit par Phil Spector, Nilsson Schmilsson et Son of Schmilsson, d’Harry Nilsson, Some Time in New York City, de John Lennon, Cosmic Wheels, de Donovan, Ringo et Goodnight Vienna, de Ringo Starr…
A partir de 1980, Bobby Keys ne quittera plus les Stones avec lesquels il concentre l’essentiel de son activité, sur disque et sur scène. Chaque soir, il rejoue, quasi notes pour notes, sa partie sur Brown Sugar. Et lorsqu’il s’éloigne de ces prestigieux employeurs, c’est essentiellement pour accompagner Keith Richards dans sa carrière parallèle solo ou l’autre guitariste des Stones depuis 1975, Ron Wood.
Il officie aussi, à la fin des années 1980, comme directeur musical du Woody’s on the Beach, un club de Miami dont Ron Wood sera le propriétaire durant quelques années. Il avait aussi monté un groupe à l’activité ponctuelle, Bobby Keys and the Suffering Bastards. En janvier 2012, son autobiographie Every Night’s A Saturday Night (« chaque nuit est un samedi soir ») avait été publiée par Counterpoint aux Etats-Unis.
Les dates
18 décembre 1943
Naissance à Hurlwood (Texas).
1969
Première collaboration avec les Rolling Stones (« Let it Bleed »).
1972
Album solo intitulé « Bobby Keys ».
2 décembre 2014
Mort à Franklin (Tennessee).
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