L’activité économique en France a continué à croître en mars mais à un rythme moins soutenu, selon un sondage de la société Markit paru mardi 7 avril, confirmant tout à la fois les signes d’une légère embellie et les interrogations qui persistent sur sa solidité. L’indice « composite » des directeurs d’achat a baissé, s’établissant à 51,5 points contre 52,2 points en février. Le pointage final est par ailleurs un peu moins élevé qu’une première estimation en date du 24 mars, qui était de 51,7 points.
Un indice supérieur à 50 points signifie que l’activité reste en phase de reprise. L’indicateur de la société Markit est construit à partir d’un sondage réalisé auprès de 700 entreprises.
Si l’activité dans les services est en progression (l’indice atteint 52,4 points, contre 53,4 points en février), la récession est toujours là dans le secteur manufacturier, où l’indice s’établit à 48,8 points après avoir atteint 47,6 en février.
Tendances positives, mais taux de confiance en baisse
Markit signale des tendances positives dans l’ensemble des secteurs, comme un volume des nouvelles affaires affichant son plus fort taux de croissance depuis août 2011, ou encore une progression de l’emploi pour la première fois depuis 17 mois, bien qu’elle la qualifie de « marginale ».
Les entreprises affichent toutefois un « taux de confiance à son plus faible niveau depuis le début de l’année », relève l’étude.
L’Insee a, elle aussi, récemment état d’un décalage entre la perception des entreprises et la « nette bouffée d’oxygène » dont elles bénéficient aujourd’hui, à la fois avec la baisse du prix du pétrole, la dépréciation de l’euro, ou encore les effets du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.
Ce décalage peut être temporaire et traduire seulement une très grande prudence face aux premiers signes de l’amélioration de la demande. Mais il peut aussi refléter « des difficultés structurelles empêchant les entreprises françaises de bénéficier pleinement de cet environnement favorable : la croissance en serait bridée et risquerait à nouveau de décevoir ».
Les indicateurs relatifs à l’économie française tranchent avec ceux de l’ensemble de la zone euro : l’activité, qui a vu son rythme s’accélérer en mars, y est à son plus haut depuis près d’un an, les clients ayant tiré parti d’un environnement favorable sur les prix pour passer des commandes à une fréquence sans équivalent depuis la mi-2011, selon Markit.
« Les (indices) laissent présager une croissance quelque peu molle de 0,3 % au premier trimestre. Toutefois, le message important de cet ensemble de données, c’est que le rythme de croissance semble devoir s’accélérer dans les mois qui viennent », a déclaré Chris Williamson, chef économiste de Markit.
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