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Filière bois : un rapport du Sénat éreinte la politique française

« La politique forestière est sans stratégie, sans pilote, sans résultat », a déclaré Alain Houpert, l'un des rapporteurs spéciaux de ce rapport.

Le Monde.fr avec AFP

Publié le 08 avril 2015 à 18h46, modifié le 08 avril 2015 à 18h59

Temps de Lecture 2 min.

Un rapport du Sénat dévoilé le 8 avril critique la politique forestière française et formule des recommandations pour tirer un meilleur parti économique de l'une des plus grandes forêts d'Europe.

Un rapport du Sénat dévoilé mercredi 8 avril critique la politique forestière française et formule des recommandations pour tirer un meilleur parti économique de l'une des plus grandes forêts d'Europe.

« La politique forestière est sans stratégie, sans pilote, sans résultat », a déclaré Alain Houpert, sénateur UMP et l'un des rapporteurs spéciaux de ce rapport fondé sur une enquête demandée à la Cour des comptes par la commission des finances du Sénat à la fin de 2013.

Demande de clarification

Cinq ministères sont concernés par le sujet, mais « chacun met de son côté sa politique en œuvre » sans concertation, sur fond de « mosaïque décisionnelle » comprenant « pléthore de structures publiques » ainsi que dix organisations professionnelles, a résumé M. Houpert. « Nous souhaitons une clarification et un chef de file », en l'occurrence le ministère de l'agriculture, a demandé l'autre rapporteur, Yannick Botrel, sénateur PS.

Le « contrat de filière », signé en décembre, n'est qu'une « avancée très timide » dans un domaine où « les avancées viennent davantage du terrain », estime M. Houpert. Le contrat a été signé par les ministères de l'économie, de l'écologie, de l'agriculture et du logement, avec les industriels, les communes forestières et l'Office national des forêts (ONF).

Modèle économique déséquilibré

Pour les sénateurs, le modèle économique de la filière est celui d'un « pays en développement », avec de « graves déséquilibres » provoqués par l'exportation de bois brut à l'étranger et l'importation de produits transformés à plus forte valeur ajoutée.

Avec 910 millions d'euros par an, les soutiens publics sont « nombreux » mais « peu cohérents », et « trop marqués » en faveur de la filière du bois énergie, qui en reçoit plus d'un tiers, créant des conflits d'usage dans certaines régions. En revanche, « les soutiens à l'usage du bois dans la construction sont modestes, alors qu'il s'agit du principal débouché en France pour le bois matériau et ses dérivés », note le rapport.

« Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas installer de chaudières à bois, mais il faut veiller à bien dimensionner les installations par rapport au contexte régional », a souligné M. Botrel. Dans certaines zones, les industriels peinent à récupérer du bois pour faire du charbon ou pour la papeterie.

Accroître la production, limiter les exportations

Les sénateurs recommandent notamment d'accroître la production de bois de l'ONF, d'augmenter la proportion d'arbres résineux (plus demandés par l'industrie) et d'instaurer un dispositif pour limiter les exportations de bois brut.

La forêt française (sauf outre-mer) est la quatrième forêt de l'Union européenne en surface, avec 17 millions d'hectares, mais la troisième si l'on tient compte du volume de bois. Elle produit 85 millions de mètres cubes de bois par an, mais seule la moitié est effectivement récoltée. La filière bois compte 440 000 emplois, mais représente 10 % du déficit total de la balance commerciale.

Le Monde.fr avec AFP

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