La Chine se prépare à un nouveau ralentissement de la croissance de son économie. L’« objectif » officiel pour l’année 2015 sera dévoilé par le premier ministre, Li Keqiang, lors de la session annuelle de l’Assemblée nationale populaire, qui s’ouvrira jeudi 5 mars.
L’ambition d’atteindre 7,5 % de progression du produit intérieur brut (PIB) en 2014 n’ayant pas été tenue – la croissance avait été de 7,4 %, son rythme le plus faible depuis 1990 –, la plupart des observateurs s’attendent à ce que la tête du parti fixe cette fois un cap plus modeste, probablement autour de 7 %. Un chiffre confirmé par la publication d’un rapport d’un institut d’études travaillant pour le gouvernement, le State Information Center, qui indique que la croissance devrait se situer à 7 % sur un an au premier trimestre.
Signaux contradictoires
Les statistiques les plus récentes apportent toutefois des signaux contradictoires. L’indice PMI des directeurs d’achats publié, lundi, par la banque HSBC montre que l’activité manufacturière chinoise a rebondi en février, alors que l’indice PMI officiel, diffusé dimanche par le gouvernement chinois, indique, lui, qu’il y a eu une contraction pour le deuxième mois consécutif de l’activité des usines chinoises, malgré une légère amélioration par rapport à janvier.
Pour Annabel Fiddes, économiste à Markit, la firme de données économiques ayant compilé l’indice pour HSBC, « la nouvelle baisse des commandes à l’exportation suggère que la demande internationale s’est encore affaiblie ». Elle relève que « les entreprises manufacturières continuent de sabrer dans leurs effectifs, tandis que le recul des prix traduit la persistance des pressions déflationnistes ».
Face aux difficultés persistantes du secteur manufacturier, la banque centrale chinoise (PBOC) a annoncé samedi 28 février la réduction de son taux d’emprunt à un an, qui passe à 5,35 %, contre 5,6 % auparavant, tandis que la rémunération des dépôts sur une année tombe de 2,75 % à 2,5 %. Le taux d’inflation est, quant à lui, à un niveau particulièrement faible (les prix n’ont progressé que de 0,8 % en janvier), tandis que le marché immobilier continue de tourner au ralenti, soulignant la nécessité d’une nouvelle impulsion.
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