Le premier ministre, Manuel Valls, s'est rendu, mercredi 4 mars, à Cachan (Val-de-Marne) pour visiter plusieurs programmes de logements neufs, privés et sociaux. Il souhaitait montrer qu'il est possible de construire, même en zone dense comme la petite couronne parisienne, et que « le gouvernement est aux côtes de ces maires courageux, volontaristes, qui ne cèdent pas au repli, qui envisagent l'avenir avec générosité en s'ouvrant aux jeunes et aux populations nouvelles, et luttent ainsi contre l'apartheid social ».
Cachan, dont le député-maire (PS), Jean-Yves le Bouillonnec, est un spécialiste des questions d'urbanisme et de logement, compte 39 % de logements sociaux, dont 6 % de résidences pour étudiants. Ce déplacement était l'occasion, pour le premier ministre, de confirmer le déblocage d'une aide de 100 millions d'euros destinée aux maires bâtisseurs, à raison de 2 000 euros par logement construit au-delà de 1 % du parc, versée dès le premier semestre 2015.
« UNE BONNE MESURE »
Le bénéfice en est cependant assez restrictif : il doit s'agir d'une commune située en zone dense, qui n'a pas été déclarée, par le préfet, en carence de création de logements sociaux et dont le potentiel fiscal par habitant est inférieur à 1 030 euros. « C'est une bonne mesure, qui va aider les collectivités à construire les équipements publics destinés aux familles, car permettre aux familles de rester en petite couronne est un enjeu majeur », approuve Emmanuelle Cosse, vice-présidente (EELV) de la région Ile-de-France, qui a, sur ce sujet, renouvelé, en 2015, son aide de 400 millions d'euros.
« Mais il faut partager l'effort et toutes les communes ne jouent pas le jeu », déplore aussi cette dernière, qui vise là les maires d'Ile-de-France qui ne remplissent pas leurs objectifs de logements sociaux au regard de la loi solidarité et renouvellement urbains.
Le préfet du Val-de-Marne a ainsi, pour ce motif, lourdement sanctionné certaines communes, comme Saint-Maur-des-Fossés (3,5 millions d'euros de pénalité) ou Ormesson-sur-Marne (900 000 euros), mais celui des Hauts-de-Seine s'est montré plus compréhensif avec, par exemple, La Garenne-Colombes ou Ville-d'Avray : « Nous allons interpeller le ministre de l'intérieur sur l'attitude de ces préfets », promet Mme Cosse.
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