Des combattants du groupe islamiste nigérian Boko Haram ont lancé dimanche 1er février une nouvelle attaque sur Maiduguri. De violents affrontements se déroulaient dans la matinée pour le contrôle de cette ville stratégique du nord-est du Nigeria. L'armée nigériane affirme avoir « rapidement repoussé » l'attaque. Son porte-parole, Chris Olukolade, a déclaré dans un message diffusé douze heures après le début des affrontements que « les terroristes ont subi de lourdes pertes » et que « la situation est calme ».
Maiduguri, ville d'environ un million d'habitants, a vu sa population doubler ces derniers mois avec l'arrivée massive de centaines de milliers d'habitants de l'Etat de Borno, chassés de leurs villes et villages par les tueries. « Toute la ville est dans la peur (...) les gens ont peur de ce qui va se passer si Boko Haram défait les forces de sécurité », a témoigné un habitant de la ville.
VERS UNE FORCE RÉGIONALE AFRICAINE ?
Boko Haram avait déjà tenté de prendre le contrôle de ce berceau historique de l'insurrection islamiste, le 25 janvier, mais son attaque avait été repoussée par l'armée. Le même jour, à environ 130 km au nord, Boko Haram s'était emparé de la ville de Monguno et d'une base militaire, provoquant un nouvel afflux de réfugiés à Maiduguri. Quelque 5 000 déplacés, femmes et enfants pour la plupart, sont arrivés lundi dans cette ville.
Ces derniers jours, le nord du Cameroun a lui aussi été le théâtre d'attaques menées par le groupe islamiste à la frontière avec le Nigeria. Un contingent de l'armée tchadienne, positionné depuis le 17 janvier à la frontière, a jusqu'ici réussi à les repousser.
Alors que Boko Haram menace la région depuis des mois, l'Union africaine (UA) a appelé vendredi à la mise en place d'une force régionale de 7 500 hommes pour mettre fin aux abus des insurgés nigérians. Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad et Bénin avaient déjà convenu, fin 2014, d'établir une force de 3 000 hommes, mais elle n'est toujours pas opérationnelle du fait de dissensions entre Abuja et ses voisins.
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