Des manifestations ont eu lieu dimanche 2 août dans plusieurs villes du Mexique après la mort du photojournaliste Ruben Espinosa et de quatre femmes, dont une militante des droits de l’Homme, abattus par armes à feu dans un appartement de Mexico.
Environ 2 000 personnes ont manifesté dans la capitale aux cris de « Justice, Justice », brandissant des portraits du reporter et accusant les autorités d’être responsables de ces crimes. Des rassemblements ont également eu lieu dans d’autres villes du pays, dont Xalapa, la capitale de Veracruz où travaillait le photographe et où une centaine de personnes a de nouveau manifesté dimanche, comme la veille au soir.
Journaliste pour le magazine d’investigation mexicain Proceso, Ruben Espinosa, était originaire de la région de Veracruz qu’il avait dû quitter il y a quelques semaines car il faisait l’objet de menaces. Il s’était installé dans la capitale, Mexico, réputée plus sûre. Trois des quatre femmes assassinées habitaient dans le même appartement qu’Espinosa, la quatrième était une employée, selon les premières déclarations du parquet.
Impunité
Pour l’organisation de défense de la liberté d’expression Articulo 19, ces meurtres marquent une escalade de la violence dans la capitale. « La ville de Mexico n’est plus le refuge qu’elle était pour des dizaines de journalistes déplacés », déplore Articulo 19. Le 15 juin, cette organisation avait alerté sur le sort de Ruben Espinosa, qui avait témoigné avoir été poursuivi et harcelé par des inconnus, aux abords de sa maison à Xalapa, la capitale de Veracruz.
Selon Reporters sans frontières, « le Mexique est l’un des pays les plus dangereux au monde pour les journalistes », notamment en raison de l’impunité dans laquelle prospère la violence. L’Etat de Veracruz fait partie des plus dangereux pour les médias. Le Comité pour la protection des journalistes y a recensé onze meurtres de journaliste depuis 2010. La mort de Ruben Espinosa porte à deux le nombre de journalistes originaires de cette région tués en dehors de cet Etat.
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