Javid Huseynov, avant-centre de Gabala, équipe azéri de Première Division, a été arrêté mardi 11 août en Azerbaïdjan avec cinq autres suspects, a annoncé le ministère de l’intérieur local dans un communiqué. Le joueur, interpellé avec son cousin, est soupçonné d’avoir aidé à dissimuler le meurtre du journaliste Rasim Aliyev. Les six suspects seront placés pour trois mois en détention provisoire.
Le reporter, qui travaillait pour de nombreux sites d’informations, a succombé dimanche soir à ses blessures. Il avait reproché trois jours plus tôt sur Facebook au footballeur Javid Huseynov d’avoir eu un geste injurieux à l’égard d’un de ses collègues journalistes et d’avoir agité un drapeau turc à l’issue d’un match contre une équipe de football chypriote.
A la suite de ce message, un homme lui a téléphoné, se présentant comme le cousin du joueur. Au téléphone, l’auteur du coup de fil avait d’abord insulté le reporter, avant de le rappeler pour l’inviter à boire un thé chez lui samedi.
« J’y suis allé seul. Ils étaient cinq à six hommes et ils se sont immédiatement jetés sur moi pour me frapper », a pu confier le journaliste à l’agence Turan, sur son lit d’hôpital, peu avant sa mort. L’un des adjoints du président azerbaïdjanais Ilham Aliev a annoncé qu’une enquête avait été ouverte et serait conduite par le ministère de l’intérieur ainsi que le parquet général.
Atteintes aux droits de l’homme
Plusieurs ONG ont estimé que la mort de Rasim Aliyev pourrait également être liée aux messages sur les droits de l’homme qu’il publiait régulièrement sur les réseaux sociaux. Le journaliste avait travaillé à l’institut pour la sécurité et la liberté des reporters, jusqu’à sa fermeture par les autorités en 2013. Le directeur de cet institut, le journaliste azerbaïdjanais Emin Huseynov, a fui en juin en Suisse après s’être réfugié pendant plus de dix mois dans l’ambassade de Suisse à Bakou.
Toute contestation publique du régime du président Aliev, 53 ans, réélu en 2013 pour un troisième mandat consécutif, provoque aussitôt une réaction sévère des autorités dans ce pays très riche en hydrocarbures, selon les ONG de défense des droits de l’homme.
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