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Le terrorisme frappe à nouveau la Tunisie

Un homme a ouvert le feu sur une plage près de Sousse. Au moins 38 personnes ont été tuées, dont des touristes.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 26 juin 2015 à 15h48, modifié le 27 juin 2015 à 10h56

Temps de Lecture 4 min.

Un homme a ouvert le feu, vendredi 26 juin, dans un hôtel près de Sousse, station balnéaire de l’est de la Tunisie, faisant au moins 38 morts, selon le dernier bilan officiel. Une attaque immédiatement qualifiée de « terroriste » par le ministère de l’intérieur tunisien et revendiquée dans la nuit de vendredi par l’Etat islamique.

Carte de Sousse (Tunisie).
  • Que s’est-il passé près de Sousse jeudi ?

Selon différents témoignages, vers midi, un homme a fait feu sur des personnes se trouvant sur la plage de l’hôtel Riu Imperial Marhaba, situé dans le port d’El-Kantaoui, accolé à Sousse. Jointe par Le Monde, Marie-Astrid, une touriste française témoin de la tuerie, raconte :

« Il était environ midi, je bronzais sur la plage, on a entendu comme des détonations, mais on a d’abord pensé que c’étaient des pétards. Personne n’a réagi. Puis, il y a eu une deuxième fusillade. Là, tout le monde a paniqué. On est rentrés se cacher dans l’hôtel, dans une chambre. On a mis des lits contre la porte. On entendait des détonations. Au bout de trente minutes on a réussi à joindre la réception. Ils nous ont dit que l’armée et la police étaient en train d’intervenir. »

Grégoire, un autre touriste français, qui était lui en train de jouer au volley sur une plage adjacente, décrit une même scène de panique :

« C’est à la deuxième rafale que les gens ont compris ce qui se passait et se sont mis à courir. Je me suis retourné dans la fusillade, il y avait des corps par terre. On a cherché une cachette. On avait l’impression que quelqu’un allait nous tuer. On est très choqués. »

D’après le pâtissier de l’hôtel, interrogé par l’Agence France-Presse, le tireur est allé jusqu’à la piscine de l’établissement, près de laquelle il a « jeté une grenade ». Il a lancé une seconde grenade, dans le bureau de la direction, au premier étage, et a ensuite gagné la réception, puis la salle de sport.

Selon un employé de l’hôtel interrogé par le correspondant du Monde en Tunisie, le tueur a cherché à épargner les Tunisiens pour ne cibler que les étrangers.

L’auteur des coups de feu a été abattu par les forces de l’ordre, mais la lenteur de leur opération, qui a permis au tireur de parcourir une grande partie de l’établissement pendant environ « trente minutes », pourrait témoigner de « failles » dans le dispositif de sécurité promis par le gouvernement aux touristes, selon le correspondant du Monde sur place.

Devant l'hôtel Impérial Marhaba, près de Sousse, en Tunisie, où un homme a ouvert le feu et tué au moins 28 personnes le 26 juin.
  • Qui sont les victimes ?

Un dernier bilan fait état de 38 morts et de 39 blessés. Selon le premier ministre tunisien Habib Essid, des ressortissants français ont été tués dans l'attentat qui a surtout fait des victimes britanniques. « Les nationalités des morts, il y a en majorité des Britanniques. Et des Allemands, et des Belges, et des Français », a-t-il indiqué, sans pour autant détailler le nombre de victimes par nationalité.

Le ministre des affaires étrangères irlandais avait précisé vendredi dans la soirée qu’une Irlandaise faisait partie des victimes, tandis que son homologue britannique avait fait état de cinq victimes venues du Royaume-Uni.

François Hollande, qui a fait une déclaration de l’Elysée dans l’après-midi, a dit ne pas pouvoir encore « confirmer la présence » ou non « de Français » parmi les victimes de l’attentat. « Nous n’avons pas l’identité de toutes les victimes. Nous faisons tout pour avoir ces informations et soulager l’angoisse des familles concernées », a continué le chef de l’Etat. Le Quai d’Orsay a mis en place un numéro à l’intention des familles qui ont des proches en Tunisie et qui s’inquiéteraient pour eux : 01 43 17 56 46.

  • Qui est l’auteur de la tuerie ?

L’organisation Etat islamique (EI) a revendiqué l’attaque vendredi soir. Sur un de ses comptes Twitter officiels, l'EI indique que l'attaque a été commise par Abou Yihya Al-Kairouni, qui « a atteint sa cible, l'hôtel Imperial, en dépit des mesures de sécurité ».

Selon les autorités tunisiennes, l'auteur présumé de l'attentat se nomme Seifeddine Rezgui et est un jeune Tunisien né en 1992, originaire de Gaafour (dans le nord-ouest du pays) mais étudiant à Kairouan (centre). Il était inconnu des services de police.

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L’homme s’est visiblement fait passer pour un vacancier avant d’ouvrir le feu. Il avait « une casquette verte, les cheveux mi-longs, un tee-shirt et un short noirs », selon un touriste belge interrogé par le correspondant du Monde en Tunisie. « Il est entré par la plage, habillé comme quelqu'un qui allait se baigner, et il avait un parasol avec dedans son arme. Puis arrivé à la plage, il a utilisé son arme », a raconté le secrétaire d'Etat aux affaires sécuritaires, Rafik Chelly.

Selon ce dernier, l’homme en question a « a priori » mené l’attaque seul. Le porte-parole du ministère de l’intérieur n’a toutefois pas écarté que l’attaque ait été menée par plus d’une personne.

  • Y a-t-il des précédents ?

L’attentat de Sousse survient trois mois seulement après l’attaque du Musée du Bardo, à Tunis, qui avait fait 22 morts, dont 21 touristes étrangers, le 18 mars. L’an dernier, un kamikaze s’était fait exploser sur une plage de Sousse, sans faire de victime.

Depuis la tuerie du Bardo, le secteur stratégique du tourisme a enregistré dès avril de très mauvais résultats, avec un recul sur un an de 25,7 % du nombre de touristes et de 26,3 % des recettes touristiques en devises.

Le Monde avec AFP et Reuters

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