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Kévin, j'écris ton nom

Les a priori sur certains prénoms ont la vie dure. Et rendent bien dure la vie de ceux qui les portent.

Publié le 15 mai 2015 à 12h52, modifié le 15 mai 2015 à 15h59 Temps de Lecture 1 min.

Je suis la DGSE de l’amitié. Enquêtrice spécialisée en profils à googliser. D’une ancienne camarade de lycée à un nouveau collègue en passant par un portefeuille trouvé par terre : mon coéquipier et moi sommes devenus experts dans la vie des autres. Alors quand Jeanne nous a présenté Simon, nos doigts n’ont pas résisté à tapoter sur nos claviers.

« Tu crois qu’on la prévient qu’il a un enfant ? – Il faut surtout lui dire qu’il a "liké" la page de Faurisson. – Non mais regarde, il a fait un bouquin sur l’extrême droite. Oh, mince, Simon n’est pas son vrai prénom. – Il s’appelle comment ? – Kévin. »

Et Simon est passé en trois clics de Parisien branché à adolescent à coiffure mulet. Une image beauf qui colle à son prénom, comme à tous les Steven et Jordan de France. Pourtant, aucun Kévin n’a assez marqué l’histoire pour que son prénom soit interdit à jamais. Mais le voilà difficile à porter au point, pour Simon, d’en changer. Car Kévin est forcément passionné de tuning, Abdel délinquant, Appoline contre le mariage pour tous. Et Cerise, le yaourt que personne n’aime dans les packs de 12.

A presque 100 ans, ma grand-mère commence à peine à répondre « Bronislawa » lorsqu’on lui demande son identité. Un prénom qu’elle avait abandonné pour « Denise » en se mariant. Plus facile à prononcer, plus français. Courage Simon, plus que soixante-dix ans à tenir pour pouvoir redevenir « Kévin ».

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