Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Chez Boulanger, la revanche de la « grosse connasse »

La CNIL a épinglé le groupe d’électroménager pour 5 828 ­commentaires ­insultants recensés dans son fichier clients

Par 

Publié le 24 juillet 2015 à 19h21, modifié le 25 juillet 2015 à 13h32

Temps de Lecture 1 min.

Le siège parisien de la CNIL.

« Cliente de confession juive », « fort accent africain », « n’a pas de cerveau », ou encore « grosse connasse qui se croit tout permis » : ces commentaires peu amènes apparaissent sur les fichiers clients du service après-vente de l’enseigne Boulanger, spécialisée dans le multimédia et l’électroménager. En février, après un vif échange avec un salarié, une cliente demande à consulter sa fiche. Stupéfaite, elle constate alors qu’une insulte la concernant y figure, et décide d’alerte la Commission nationale informatique et libertés (CNIL). Celle-ci se rend immédiatement dans le magasin pour un contrôle : après extraction de la base de données, 5 828 commentaires insultants sont recensés.

Mise en demeure jeudi 23 juillet, la société dispose de trois mois pour se mettre en conformité avec la loi informatique et libertés, en retirant tous les commentaires à caractère outrageant de son fichier clients. Si le recours à l’utilisation d’une zone de commentaires libres n’est pas interdit, « il convient qu’elle soit utilisée de façon objective, dans le seul but d’avoir un suivi de dossiers des clients », prévient Mathias Moulin, directeur adjoint de la protection des droits et sanctions à la CNIL.

Abus de cookies

Des mesures ont été conseillées pour qu’un tel incident ne se reproduise pas, comme la mise en place de filtres automatiques empêchant les salariés d’écrire certains mots. L’application du service après-vente étant commune aux 122 magasins Boulanger en France, impossible de savoir combien de salariés se sont prêtés à ces annotations injurieuses. « Un audit interne sera mis en place pour rechercher l’origine de ces actes », a affirmé Etienne Hurez, directeur de l’enseigne. L’entreprise s’est également excusée publiquement sur son compte Twitter, faisant état de « dysfonctionnements en totale opposition avec [ses] valeurs ».

D’autres manquements ont été soulignés par la CNIL, comme l’utilisation abusive de « cookies » – ces fichiers invisibles qui peuvent stocker des données personnelles sur les internautes au motif de faciliter leur navigation. En rendant cette mise en demeure publique, la CNIL espère attirer l’attention d’autres entreprises sur la nécessité d’éviter ce genre de pratique. L’occasion pour M. Moulin de rappeler que « les clients ont un droit de regard systématique sur les commentaires de leur fiche client ».

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.