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Une étude controversée met en cause la cigarette électronique

Surchauffé, le liquide contenu dans l'e-cigarette génère une substance cancérigène en quantité supérieure à celle produite par une cigarette ordinaire.

Le Monde.fr avec AFP

Publié le 22 janvier 2015 à 01h55, modifié le 22 janvier 2015 à 15h12

Temps de Lecture 2 min.

Des chercheurs de l'Université d'Etat de Portland aux Etats-Unis ont publié une nouvelle étude s'inquiétant des effets néfastes de la cigarette électronique sur la santé. Selon leurs travaux en laboratoire, publiés sous forme d'une lettre dans la dernière édition du New England Journal of Medicine (NEJM), le liquide à partir duquel se forme la vapeur inhalée par les utilisateurs d'e-cigarette fabrique une substance cancérigène, le formaldéhyde.

Selon leur étude, cette substance ne se forme pas lorsque la cigarette électronique fonctionne à faible voltage (3,3 volts). Néanmoins, il apparaît lorsque le liquide est chauffé grâce à un courant d'une tension plus importante (5 volts). A ce voltage, le taux de formaldéhyde fabriqué est alors largement plus élevé que ceux trouvés avec la combustion des cigarettes conventionnelles.

PLUS CANCÉRIGÈNE QUE LA CIGARETTE ORDINAIRE ?

Selon eux un utilisateur de cigarette électronique qui inhalerait chaque jour l'équivalent de trois millilitres de ce liquide vaporisé chauffé au maximum, absorberait quelque 14 milligrammes de formaldéhyde. En comparaison, une personne qui fume un paquet de cigarettes par jour absorbe, elle, environ trois milligrammes de ce cancérigène.

Sur le long terme, l'inhalation de 14 milligrammes (+/- 3 mg) de cette substance nocive chaque jour pourrait multiplier par 5 à 15 fois le risque de cancer, selon de précédentes études.

Un chercheur londonien réfute cependant les conclusions de cette étude. Peter Hajek, directeur de la division sur le tabagisme à la faculté de Médecine et de dentisterie de Londres estime que : « quand les fumeurs de cigarettes électroniques surchauffent le liquide cela produit un goût âcre désagréable, ce qu'ils évitent de faire. » Dans les conditions de la vie réelle, les vapoteurs ne seraient donc pas exposés à des concentrations de formaldéhyde de l'ordre de celles analysées dans l'étude.

En outre, pris hors contexte, les résultats de l'étude suggèrent que le formaldéhyde à lui seul rend la cigarette électronique plus cancérigène que la cigarette classique, sans prendre en compte le fait que la combustion de cette dernière produit un grand nombre d'autres composants toxiques, dont certains sont plus cancérogènes que le formaldéhyde. 

Interrogé par Reuters, David Abrams, de l'organisation américaine anti-tabac Legacy, s'est dit inquiet que l'étude soit diffusée hors contexte « de la pire des façons ».

En août, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait mis en garde contre les dangers de l'utilisation des cigarettes électroniques dans l'espace public, une conclusion jugée « exagérée » par certains experts qui estiment que celles-ci sont moins dangereuses que la cigarette traditionnelle. Celle-ci dégage en effet quelque 4 000 substances toxiques.

[Cette version de l'article a été modifiée pour y intégrer les objections formulées par des chercheurs à l'égard de l'étude.]

Lire (édition abonnés) : Article réservé à nos abonnés La e-cigarette au banc d’essai
Depuis son apparition sur le marché français, en 2010, la cigarette électronique bouscule le corps médical, dont le discours était centré sur l'arrêt du tabac.

Le Monde.fr avec AFP

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