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Disparus du Mexique : Human Rights Watch et Amnesty mettent en doute la version officielle

Le ministre de la justice a assuré mardi avoir la certitude que les 43 étudiants avaient été « incinérés et jetés dans un fleuve », à l'issue d'une enquête fondée sur des témoignages et des interrogatoires, mais sans preuve scientifique.

Le Monde.fr avec AFP

Publié le 28 janvier 2015 à 23h16, modifié le 29 janvier 2015 à 07h35

Temps de Lecture 2 min.

En assurant avoir acquis la « certitude » de la mort des quarante-trois étudiants disparus en septembre, le gouvernement mexicain a tenté de calmer la colère des familles, qui refusent de croire la version officielle et réclament la vérité sur ce drame. Mais ces dernières ont reçu, mercredi 28 janvier, le soutien des organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International, qui à leur tour ont émis des doutes quant à cette « certitude » et ont remis en cause l'enquête des autorités.

Pour le directeur de la division Amériques de HRW, José Miguel Vivanco, les conclusions de l'enquête officielle, présentées mardi par le ministre de la justice mexicain, Jesus Murillo Karam, soulèvent « beaucoup de scepticisme et beaucoup de doutes », parce qu'elles reposent sur « des aveux, des hypothèses et une extrapolation à partir des résultats d'un laboratoire ».

Selon les autorités, les étudiants ont d'abord été attaqués par des policiers corrompus, puis livrés à des tueurs du cartel local des Guerreros unidos, qui les auraient tués avant de les incinérer, puis de jeter leurs restes dans une rivière. Un scénario qualifié de « vérité historique », mardi, sur la base de témoignages et d'interrogatoires, et ce alors que des tests d'ADN (acide désoxyribonucléique) n'ont pu confirmer l'identité que d'une seule des victimes.

QUESTIONS SUR LA POSSIBLE COMPLICITÉ DE L'ARMÉE

« Compte tenu du niveau élevé de violence et de corruption au Mexique, le rapport que fait Murillo Karam n'est malheureusement pas invraisemblable », a reconnu M. Vivanco, tout en continuant à mettre en doute la parole du ministre sur la radio MVS. « Nous savons qu'au Mexique, on arrache des aveux par la contrainte, la torture et la pression », a-t-il ajouté, s'interrogeant également sur « la précipitation mise à conclure cette enquête sur le plan médiatique ».

De son côté, la directrice d'Amnesty International pour les Amériques, Erika Guevara, a souligné qu'il y avait « encore beaucoup de questions sans réponse, y compris la possible complicité de l'armée, par omission ou active, dans l'attaque contre les étudiants ». Murillo Karam a répété mardi à ce sujet qu'il n'existait aucune preuve d'une complicité de l'armée mexicaine dans le massacre.

Les élèves enseignants de l'école normale d'Ayotzinapa ont été victimes, en septembre, d'une attaque armée de  policiers corrompus d'Iguala, ville de l'Etat de Guerrero, puis remis à des tueurs du cartel de trafiquants de drogue des Guerreros unidos. Au début de janvier, l'ancien maire de la ville d'Iguala José Luis Abarca et quarante-quatre autres personnes ont été inculpés de l'enlèvement des étudiants disparus.

Les parents des étudiants, qui ont rejeté les conclusions officielles de peur que le dossier ne soit clos, ont réclamé que l'enquête se poursuive jusqu'à ce que soit retrouvée la trace de leurs enfants.

Le Monde.fr avec AFP

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