L'armée colombienne a annoncé, samedi 23 mai, la mort de huit membres des FARC dans le cadre de l'opération militaire qui a fait au total 33 morts depuis jeudi dans les rangs de la rébellion. Quelques heures après, le président colombien Juan Manuel Santos a insisté sur la nécessité de prendre des décisions pour « arrêter cette guerre le plus tôt possible » et s'est dit prêt à accélérer les négociations de paix avec les FARC « pour obtenir (un) cessez-le-feu bilatéral et définitif au plus vite ».
Vendredi, les FARC ont suspendu leur trêve unilatérale, en place depuis décembre, en raison de « l'incohérence » du gouvernement. La veille, un raid aérien de l'armée tuait au moins 26 guérilleros dans le département du Cauca, un des fiefs de la rébellion — l'un des pires revers essuyés par la formation marxiste depuis le lancement des pourparlers de paix.
« Contradictions »
L'opération de samedi a fait huit morts et deux blessés parmi les « membres du quatrième front des FARC » a indiqué l'armée, précisant que des militaires de l'armée de terre, de l'armée de l'air ainsi que la police avaient pris part à l'assaut dans un hameau de la ville de Segovia, dans le département d'Antioquia (dans le nord-ouest du pays). Des armes et du matériel informatique ont été saisis, ajoute le communiqué.
« Je sais que cela crée des contradictions, mais c'est la manière la plus sûre et efficace d'arriver à la paix », a assuré le président, en défendant l'obligation, selon lui, du gouvernement de continuer à combattre la guérilla tout en négociant la paix avec elle, dans des pourparlers qui se déroulent à La Havane depuis 2012. « Nous avons des généraux dans un groupe technique négociant les détails et conditions de ce cessez-le-feu bilatéral et définitif. Et c'est ce que nous devons faire : accélérer les négociations pour arrêter la guerre », a affirmé M. Santos.
La principale rébellion colombienne, qui compte encore près de 8 000 combattants repliés dans les zones rurales, a toutefois appelé à « la poursuite du dialogue », insistant pour un « cessez-le-feu bilatéral ».
Pourparlers reportés
Le raid mené jeudi contre les FARC est survenu un peu plus d'un mois après la levée, mi-avril, par le chef de l'Etat d'un moratoire sur les bombardements contre les rebelles : le président Santos reprochait alors aux Farc d'avoir violé cette trêve avec une embuscade qui avait coûté la vie à onze militaires.
A La Havane, les pourparlers de paix ont été reportés d'« un commun accord » à lundi, selon une source proche de la délégation des autorités colombiennes.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu