Trois mois après la prise de la ville syrienne de Palmyre, l’Etat islamique (EI) poursuit son entreprise de démolition culturelle. S’appuyant sur des sources locales, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a annoncé dimanche 30 août que le groupe djihadiste avait détruit à l’explosif une partie du temple de Bêl, un des monuments romains emblématiques de la ville.
Citant un responsable du patrimoine syrien, la BBC affirme toutefois que les dégâts infligés à ce temple dédié au « Seigneur » sont limités. Selon le site d’information, « la structure du temple, ses colonnes ainsi que le sanctuaire sont intacts », mais le site est interdit d’accès ce qui rend impossible tout état des lieux et évaluation des dommages, qui semblent toutefois « partiels ».
« Le grand temple de Bêl est considéré comme l’un des plus importants monuments religieux du Ier siècle en Orient par sa conception unique », écrit l’Unesco sur son site.
« Le traitement de la sculpture et de la gravure de l’arc monumental par lequel on pénètre dans la cité depuis le grand temple est un exemple exceptionnel d’art palmyrénien. Les monuments funéraires de grande envergure situés en dehors de l’enceinte fortifiée, dans la “vallée des Tombeaux”, témoignent de remarquables méthodes de décoration et de construction. »
Un autre temple détruit, un archéologue décapité
L’EI avait déjà détruit le 23 août le temple de Baalshamin, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco. Des images satellitaires ont confirmé le 28 août l’ampleur des dégâts infligés par les explosifs au site de Baalshamin, plus modeste que celui de Bêl, dont le bâtiment principal a été totalement détruit.
La semaine précédente, les djihadistes avaient décapité l’ancien directeur du site archéologique de Palmyre et accroché son corps à une colonne antique sur l’une des places de la ville. Khaled Assaad, qui avait dirigé pendant cinquante ans le site des ruines romaines de Palmyre, était âgé de 82 ans.
Revoir notre éclairage en vidéo : pourquoi Palmyre est un joyau antique
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