Des dizaines de milliers de personnes ont accueilli, vendredi 1er janvier, le corps de l’opposant Hocine Aït Ahmed dans son village natal, à 160 kilomètres au sud-ouest de la capitale. Celui qui fut l’un des pères de l’indépendance de l’Algérie devait être inhumé en début d’après-midi.
La dépouille de Hocine Aït Ahmed, mort le 23 décembre à Lausanne, en Suisse, a été rapatriée jeudi à Alger, où l’ensemble du gouvernement lui a rendu hommage. Une veillée mortuaire avait été organisée dans la capitale au siège de son parti, le Front des forces socialistes (FFS), qu’il a fondé en 1963 après avoir rompu avec ses frères d’armes qui ont combattu la puissance coloniale française jusqu’à l’indépendance, en 1962.
A l’arrivée du cortège funèbre dans le village d’Aït Ahmed, l’ambulance de la protection civile transportant son corps a été accueillie aux cris, en kabyle ou en arabe, d’« aujourd’hui et demain, Hocine restera vivant ! » et « Algérie, libre et démocratique ! ». De nombreuses personnes tentaient de toucher le cercueil, enveloppé du drapeau national.
Une figure historique de l’Algérie
Le président Abdelaziz Bouteflika, lui-même vétéran de la guerre d’indépendance, a décrété un deuil national de huit jours et des funérailles dignes de celles d’un chef d’Etat. Celles-ci étaient retransmises en direct par la télévision nationale, ce qui tranche avec le sort de celui qui a été souvent malmené par les médias officiels pour son opposition au régime.
A la suite de la mort de Hocine Aït Ahmed, le président de l’Algérie avait rendu hommage à ce « grand homme », qui a « accompli avec abnégation et dévouement son devoir de militant et de moudjahid ». François Hollande, le président de la France, a salué « l’une des grandes figures historiques [de l’Algérie], artisan de premier plan de son indépendance, et acteur engagé de la vie politique ».
Aït Ahmed était le dernier survivant des neuf « fils de la Toussaint », les chefs qui ont déclenché la guerre d’Algérie contre la puissance coloniale française, le 1er novembre 1954.
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