Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les concours de l’enseignement ne font une fois encore pas le plein

Sept disciplines, dont les mathématiques, les lettres et l’anglais, continuent à recruter moins de candidats qu’il n’y a de postes ouverts.

Par 

Publié le 07 juillet 2015 à 13h58, modifié le 08 juillet 2015 à 17h39

Temps de Lecture 2 min.

« Pour enseigner [les mathématiques], il faut des professeurs ». C’est par une lapalissade que la Commission française pour l’enseignement des mathématiques est venue saluer, en fin de semaine dernière, la parution des résultats définitifs du certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement (capes) de mathématiques. La figure de style n’est pas de trop pour déplorer, une fois de plus, le manque d’enseignants dans la discipline à la fin du concours. Pour cette session 2015, sur les quelque 1 800 candidats ayant réussi les épreuves d’admissibilité, seuls 1 097 sont admis. Or, 1 440 postes étaient ouverts cette année. Il y a donc près de 24 % de « perte », comme dit la communauté éducative.

Comme chaque année depuis 2012 et la promesse de François Hollande de recréer 60 000 postes d’enseignants – là où son prédécesseur en avait supprimé 80 000 –, certains critiquent le verre à moitié vide quand d’autres se félicitent qu’il soit à moitié plein. « En plus d’un meilleur taux de couverture – moins de postes vacants – que l’année dernière, nous avons recruté en 2015 plus de monde en valeur absolue », argue-t-on du ministère de l’éducation nationale.

Et en effet. Comparé à 2013, près de 280 professeurs de maths supplémentaires rejoignent la profession (le parallèle avec 2014 est plus ardu car deux concours avaient lieu simultanément). Sur l’ensemble des disciplines, le ministère se félicite de la hausse du nombre d’enseignants recrutés depuis deux ans, qui permet au moins de couvrir l’ensemble des départs à la retraite.

« Actionner d’autres leviers »

Les syndicats enseignants du second degré, et notamment le principal d’entre eux, le SNES-FSU, pointent, eux, les difficultés de certaines disciplines dissimulées derrière les chiffres globaux. Car cette année encore les mathématiques ne sont que la partie émergée de l’iceberg : 76 postes sont « perdus » en allemand, 259 en anglais, 141 en lettres classiques, 197 en lettres modernes, 28 en musique et un en langue des signes française. Les mêmes matières, au nombre de sept, sont en crise depuis cinq ans. Tous concours confondus – agrégation, capes externe et interne, concours spécialisés, etc. – ce serait même 4 912 postes ouverts aux concours de l’enseignement et de l’éducation de la session 2015 qui restent vacants, selon le SNES-FSU, soit 23 %. Le ministère évoque de son côté un chiffre de seulement 1 383 postes réellement perdus, soit 10 %. Car il focalise son attention sur les concours externes uniquement, seuls à même d’apporter du « sang neuf » dans les classes.

« Est-ce qu’on a plus recruté qu’en 2013, c’est évident, analyse Caroline Lechevallier, secrétaire nationale du syndicat. Est-ce que c’est suffisant pour assurer l’enseignement de la discipline à tous les élèves, remplacer les départs à la retraite, faire face à la montée des effectifs, et les multiples suppressions de postes du quinquennat précédent ? Certainement pas. »

Comme la Commission française pour l’enseignement des mathématiques dans sa discipline, le SNES-FSU plaide pour « un vrai prérecrutement » de tous les enseignants « avec des étudiants rémunérés pour qu’ils se consacrent à leurs études ». Il faut surtout, explique Caroline Lechevallier, que « le ministère continue sa démarche volontariste mais en actionnant d’autres leviers ». En particulier celui de la revalorisation du métier, qui passerait par une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail, éternelle revendication des enseignants français, moins bien payés que la plupart de leurs collègues européens. La démarche aurait l’intérêt d’attirer plus de monde vers les concours, donc d’augmenter le vivier de potentiels bons candidats à même de combler tous les besoins.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.