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Israël-Palestine : deux adolescents palestiniens tués dans la bande de Gaza

Les attaques mortelles à l’arme blanche se multiplient à Jérusalem et en Cisjordanie. La mort de ces deux adolescents porte à neuf le nombre de Palestiniens tués depuis vendredi.

Le Monde avec AP et AFP

Publié le 09 octobre 2015 à 14h33, modifié le 11 octobre 2015 à 06h45

Temps de Lecture 5 min.

Un manifestant palestinien lance un cocktail molotov sur les soldats israéliens lors d'affrontements dans la ville d'Hébron en Cisjordanie, le 10 octobre

L’escalade des violences entre Palestiniens et Israéliens se poursuit. Samedi 10 octobre, deux adolescents palestiniens ont été tués et huit autres blessés par des tirs israéliens dans la bande de Gaza, le long de la barrière de séparation avec Israël, ont indiqué les services de secours de l’enclave. La mort de ces deux adolescents porte à neuf le nombre de jeunes Palestiniens tués depuis vendredi par des tirs israéliens dans cette zone.

Trois policiers israéliens et deux ultra-orthodoxes juifs ont également été blessés à Jérusalem-Est dans deux nouvelles attaques au couteau dont les auteurs palestiniens ont été abattus par les policiers, a indiqué la police. Ce sont les treizième et quatorzième attaques à l’arme blanche en huit jours contre des Israéliens ou des juifs de la part de Palestiniens dans leur très grande majorité. Au total, deux Israéliens sont morts, 20 autres ont été blessés.

  • John Kerry exprime sa « profonde inquiétude »

Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a exprimé samedi au premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et au président palestinien Mahmoud Abbas sa « profonde inquiétude » au sujet de la flambée de violences.

M. Kerry « a parlé séparément » aux deux dirigeants samedi pour « pour offrir son soutien aux initiatives visant à restaurer dès que possible le calme », a indiqué le département d’Etat dans un communiqué. Le ministre a condamné « les provocations » et exhorté les deux hommes « à prendre des mesures positives pour réduire les tensions ».

  • Une nouvelle intifada ?

Vendredi, face à une foule d’environ 200 personnes, qui manifestaient en signe de solidarité avec les Palestiniens de Jérusalem et de Cisjordanie, et jetaient des pierres près du point de passage de Nahal Oz à Gaza, l’armée israélienne a tiré à balles réelles, tuant au moins sept personnes, selon les autorités palestiniennes.

Le chef de file du Hamas dans la bande de Gaza, Ismaïl Haniyeh, n’a pas hésité à dire que la situation actuelle marquait le début d’une nouvelle Intifada, à l’image des soulèvements de 1987 et 2000.

« Nous appelons à renforcer et accentuer l’intifada (…) Gaza remplira son rôle dans l’intifada d’Al-Qads [nom donné à Jérusalem par les Arabes ] et elle est plus que prête à l’affrontement. »

Un autre Palestinien a été tué dans la soirée de vendredi dans des heurts avec les forces de sécurité israéliennes dans le camp de réfugiés de Chouafat à Jérusalem-Est.

  • Série d’attaques à l’arme blanche et affrontements avec la police
Des Palestiniens empêchés d'entrer dans la vieille ville de Jérusalem, le 9 octobre.

Depuis une semaine, une série d’agressions à l’arme blanche, couteaux et tournevis, contre des Israéliens et, depuis vendredi des Palestiniens, paralyse le pays. Un Juif israélien a agressé au couteau quatre Arabes – deux Bédouins israéliens et deux Palestiniens – à Dimona dans le sud d’Israël, vendredi matin. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui avait évoqué une « vague de terrorisme » essentiellement non organisée, a vivement condamné cet acte dont les motivations seraient nationalistes.

Quelques heures avant, un adolescent israélien était légèrement blessé dans le centre de Jérusalem. Son agresseur, un Palestinien, a pris la fuite avant d’être arrêté. Au même moment, une femme a été blessée par balle après avoir tenté de poignarder un garde de sécurité à l’entrée de la gare routière d’Afula, dans le nord d’Israël.

A Beit El, près de Ramallah en Cisjordanie, des Palestiniens jettent des pierres contre les forces de sécurité israéliennes. AFP PHOTO / ABBAS MOMANI

Neuf agressions contre des Israéliens ont été recensées en six jours dans l’Etat hébreu et en Cisjordanie : quatre Israéliens sont morts poignardés à Jérusalem ou ont été abattus par des agresseurs circulant en voiture en Cisjordanie. Parallèlement à ces attaques très ciblées, des affrontements ont eu lieu entre Palestiniens et armée israélienne, lors desquels trois Palestiniens ont été abattus et des dizaines d’autres blessés.

D’abord concentrées dans les territoires occupés, les violences se sont répandues jusqu’à Tel-Aviv dans la semaine. Jeudi, quatre attaques à l’arme blanche contre des Israéliens ont été signalées, faisant sept blessés, tandis que deux Palestiniens étaient tués.

  • Foule aux funérailles de l’auteur d’une des agressions mortelles contre des juifs

Toutes les tendances politiques palestiniennes étaient représentées parmi les milliers de personnes qui ont assisté, après les prières du vendredi, aux funérailles de Mohannad Halabi dans un village près de Ramallah en Cisjordanie. Le jeune homme de 19 ans a été abattu par les forces israéliennes le 3 octobre, après qu’il eut poignardé quatre Israéliens dans la vieille ville de Jérusalem, causant la mort de deux d’entre eux. Le Djihad islamique, deuxième force islamiste dans les territoires palestiniens, avait alors rapporté qu’il était l’un de ses membres.

  • L’esplanade des Mosquées cristallise les tensions

L’accès à l’esplanade des Mosquées à Jérusalem est de nouveau interdit vendredi aux hommes de moins de 50 ans pour la grande prière hebdomadaire musulmane. Cette restriction avait d’abord été prononcée uniquement à l’adresse des parlementaires israéliens, juifs et arabes. Ces derniers s’étaient dits prêts à défier cette décision.

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Le site est sacré pour les musulmans comme pour les juifs, ces derniers le révérant en tant que « mont du Temple ». Des affrontements s’y sont produits à plusieurs reprises ces dernières semaines entre fidèles musulmans et policiers israéliens. Ouri Ariel, le ministre de l’agriculture (du parti nationaliste religieux Foyer juif), s’y est rendu plusieurs fois, provoquant la colère des autorités religieuses musulmanes du site.

Selon le statu quo en vigueur depuis des décennies, seuls les musulmans sont autorisés à prier sur ce site tandis que les juifs comme les touristes peuvent se rendre sur l’esplanade à certaines heures. Toutefois, la police de l’Etat hébreu continue d’y jouer un rôle de premier plan, surveillant et filtrant les visiteurs selon ses critères de sécurité. Les Palestiniens, de leur côté, s’alarment de la recrudescence des visites de juifs sur ce lieu et des revendications de souveraineté de certains responsables israéliens.

A Jérusalem, les forces de sécurité israélienne montent la garde à l'entrée de l'esplanade des mosquées fermée aux hommes de moins de 50 ans vendredi 9 octobre. AFP PHOTO / AHMAD GHARABLI
  • Abbas et Nétanyahou mis face à face

Le premier ministre israélien a appelé les Israéliens à être en « état d’alerte maximale » et à faire preuve de sang-froid. Face à ce regain de tension, il a reporté son voyage en Allemagne. Jeudi, il a promis d’agir avec « détermination » face aux violences, mais reconnu qu’il n’y avait pas de « solution magique » pour les combattre. Il a cependant mis en avant les responsabilités côté palestinien :

« Ces agissements sont principalement non organisés, mais ils résultent des incitations à la haine débridées (…) de la part du Hamas, de l’Autorité palestinienne, de plusieurs pays voisins et – certainement pas des moindres – du Mouvement islamique en Israël. »

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a de son côté prôné une « résistance populaire pacifique » tout en lançant à Israël : « Eloignez-vous de nos lieux saints ! »

Le Monde avec AP et AFP

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