L’armée américaine a décidé, vendredi 9 octobre, de réorienter son programme d’aide aux rebelles syriens chargés de lutter contre les djihadistes de l’Etat islamique en coordination avec les frappes aériennes conduites par la coalition internationale mise sur pied par Washington.
Au lieu de former des combattants, le Pentagone va désormais livrer « des équipements et des armes » à des chefs de groupes déjà présents sur le terrain, au terme d’un processus de sélection.
« Nous parlons de quatre ou cinq personnes »
Les déboires du programme d’entraînement et d’équipement de ces rebelles avaient valu au chef militaire des forces américaines au Moyen-Orient, le général Lloyd Austin, une audition particulièrement douloureuse par la commission des forces armées du Sénat, le 16 septembre.
Officiellement, seuls 54 combattants avaient été formés à la mi-septembre sur les 5 000 prévus la première année du programme, et la plupart d’entre eux ont été attaqués, en juillet, par un groupe lié à Al-Qaida dès leur arrivée en Syrie. Ceux qui n’ont pas été tués ou capturés ont pris la fuite.
« C’est un très petit nombre, nous parlons de quatre ou cinq personnes », a avoué le militaire à la stupeur des sénateurs. Un nombre très éloigné de la force initialement espérée par le Pentagone et pour laquelle le Congrès a débloqué en début d’année la somme de 500 millions de dollars (442 millions d’euros). Environ 200 hommes étaient actuellement formés par les États-Unis en dehors de la Syrie avec pour mission de se concentrer sur la lutte contre l’Etat islamique et non contre le régime de Bachar Al-Assad.
Aucune indication sur les groupes identifiés
Le Pentagone avait déjà annoncé, le 30 septembre, une « pause » dans l’acheminement des recrues vers les centres d’entraînement de Turquie et de Jordanie. Barack Obama avait admis que le programme n’avait pas fonctionné en grande partie parce qu’il était difficile d’exiger de la part des rebelles « qu’ils se concentrent sur l’est » et les zones géographiques tenues par les djihadistes, « alors qu’ils sont bombardés depuis l’ouest » par le régime.
Aucune indication sur les groupes identifiés et les armes qui leur seront livrées n’a été donnée vendredi. Les conseillers n’ont pas exclu que le programme de formation puisse reprendre ultérieurement si la situation le permet. Ils ont enfin jugé déterminante l’aide à des groupes rebelles dans la perspective d’un éventuel processus politique parce qu’elle permet selon eux d’assurer qu’il y aura en Syrie « une opposition crédible pouvant devenir un élément de la transition ».
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