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L’ONU autorise l’UE à utiliser la force contre les passeurs

Désormais, les Européens auront le droit international avec eux pour arraisonner en haute mer des navires de migrants venus de Libye.

Par  (New York, Nations unies, correspondance)

Publié le 09 octobre 2015 à 22h20, modifié le 09 octobre 2015 à 20h43

Temps de Lecture 2 min.

Désormais, les Européens auront le droit international avec eux pour arraisonner en haute mer des navires de migrants venus de Libye.

« Cette résolution n’est qu’une petite partie de la solution face à un immense problème », a reconnu l’ambassadeur britannique Matthew Rycroft, qui s’exprimait à l’issue du vote de ce texte qui, à 14 voix et une abstention, autorise l’Union européenne à lancer la phase 2 de l’opération « Sophia » et à faire usage de la force pour arraisonner en haute mer des navires de migrants venus de Libye et qui cherchent à gagner l’Europe.

Six bateaux de guerre européens (italiens, français, allemand, britannique et espagnol) ont désormais un cadre légal pendant un an pour inspecter, saisir et détruire les navires qu’ils soupçonneraient être utilisés par des trafiquants. Ils devront pour cela s’efforcer d’obtenir l’autorisation des pays dont les navires battent pavillon. Les passeurs seront arrêtés et jugés en Italie. Les migrants seront secourus et transportés eux aussi jusqu’à la péninsule italienne, où leurs demandes d’asile seront examinées. La résolution enjoint aux pays membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) de traiter les migrants « avec humanité et dignité ».

Débat sur le chapitre 7

« Cette crise migratoire est le plus grand défi de notre génération », a résumé l’ambassadeur britannique. Cinq cent mille migrants et réfugiés ont gagné l’Europe depuis le début de l’année et 3 000 d’entre eux se sont noyés en tentant de rejoindre les côtes de la Grèce ou de l’Italie ; ce qui en fait la plus grave crise migratoire depuis la seconde guerre mondiale. « Le Conseil ne saurait rester une voix silencieuse dans le contexte dramatique que connaît actuellement la Méditerranée », a insisté François Delattre, l’ambassadeur français qui coparrainait cette résolution.

Elle était en discussion depuis le mois de juin et avait été gelée à plusieurs reprises devant la réticence des Russes et des trois membres africains du conseil - Tchad, Nigeria, Angola - à autoriser une résolution sous chapitre 7 qui permet l’usage de la force. Ils invoquaient aussi le respect de la souveraineté nationale. Ces oppositions ont été levées grâce à une lettre des autorités libyennes de Tobrouk, reconnues par la communauté internationale, et qui ont assuré le conseil de sécurité de leur soutien pour cette opération en haute mer.

Les Russes ont fini par accepter de voter cette résolution sous chapitre 7, car le contenu du texte définit de manière précise les circonstances dans lesquelles le recours à la force est autorisé pour faire face à la résistance des trafiquants. Seul le Venezuela a jugé que le plan antipasseur européen « était disproportionné et établissait un précédent dangereux » et a préféré s’abstenir.

En attente d’un accord en Libye

Une troisième phase pourrait maintenant permettre d’étendre cette opération militaire aux eaux territoriales et aux côtes libyennes avec une présence au sol, mais il faudrait pour cela l’accord d’un gouvernement libyen unifié.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’envoyé spécial des Nations unies en Libye, Bernardino Leon, a annoncé que la sixième mouture de son accord de paix avait été acceptée par les deux gouvernements rivaux libyens.

Les noms des membres du futur gouvernement d’union nationale sont encore en discussion, mais la perspective d’une sortie de crise politique en Libye pourrait accélérer le lancement de cette phase plus opérationnelle du plan antipasseurs européen.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés L’impossible sortie du vide politique libyen
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