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Malgré de nets progrès, 795 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde

Selon le rapport annuel de la FAO, la situation reste critique en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.

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Publié le 27 mai 2015 à 01h29, modifié le 27 mai 2015 à 11h38

Temps de Lecture 2 min.

Des enfants rohingyas dans le camp de réfugié du village de Kuala Cangkoi, dans le nord de l'Indonésie, le 18 mai.

La faim décline dans le monde, mais 10 % de la population de la planète, 795 millions de personnes, continuent de souffrir de sous-alimentation. Selon le rapport 2015 de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), présenté à Rome mercredi 27 mai, sur « l’état de l’insécurité alimentaire dans le monde », le nombre de personnes en situation de sous-alimentation – qui ne mangent pas assez pour mener une vie active et en bonne santé – a diminué de 167 millions sur la dernière décennie, et de 216 millions depuis les années 1990-1992. « En dépit de la croissance démographique rapide, la proportion de la population mondiale de personnes sous-alimentées a été ramenée de 18,6 % en 1990-1992 à 10,9 % en 2014-2016 », écrivent les auteurs du rapport.

Malgré cette amélioration globale, 57 pays sur les 129 suivis par la FAO n’ont pas atteint l’Objectif du millénaire pour le développement (OMD) numéro un, de réduire de moitié la pauvreté et la proportion de personnes souffrant de la faim. A six mois de l’échéance de ces OMD définis en 1990, la FAO se félicite des progrès enregistrés, notamment en Afrique de l’Ouest, où le nombre de personnes sous-alimentées a diminué de près de 25 % en vingt-cinq ans. L’Asie centrale, de l’Est et du Sud-Est et l’Amérique latine sont aussi citées au rang des bons élèves. Mais la situation en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud reste préoccupante. Ces deux régions concentrent le plus grand nombre d’habitants confrontés à la faim.

Insécurité alimentaire

Les obstacles sont connus : la volatilité « excessive » du prix des aliments, les guerres, l’instabilité politique, les troubles civils, les catastrophes naturelles ou encore les chocs climatiques et leurs cortèges de populations déplacées. Mardi, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a appelé à cesser les combats en Syrie afin que les agriculteurs puissent moissonner et acheminer les récoltes dans l’ensemble du pays. « Dans un contexte d’insécurité alimentaire et de déplacements massifs, il est essentiel que les récoltes ne soient pas perdues et que la nourriture reste à l’intérieur du pays », a affirmé la directrice exécutive du PAM, Ertharin Cousin.

D’autres raisons poussent à tempérer l’optimisme. Le calcul de la sous-alimentation repose sur des moyennes réalisées sur l’année, n’intégrant pas la sous-alimentation à court terme. Il ne prend pas en compte les inégalités dans la répartition de la nourriture au sein des populations et des familles. De plus, indiquait en janvier 2014 Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations Unies dans son rapport à l’assemblée générale du Conseil des droits de l’homme sur le droit à l’alimentation, « les calculs sont basés sur un seuil peu élevé de besoins énergétiques quotidiens qui suppose un mode de vie sédentaire, alors que beaucoup de personnes pauvres ont des activités qui exigent des efforts physiques importants ». L’apport alimentaire peut être suffisant, en quantité, mais les régimes peuvent être inadaptés, entraînant des carences en micronutriments, par exemple en iode, en fer ou en vitamine A, avec de graves conséquences pour la croissance des enfants.

Le changement climatique pourrait mettre à mal les efforts réalisés au cours de la dernière décennie. Mardi 26 mai, 24 ONG ont signé un appel pour demander à la communauté internationale d’intégrer dans les négociations climatiques la question de la sécurité alimentaire. Ainsi, 70 % des cultures pourraient être affectées par le changement climatique. Si rien n’est fait, 600 millions de personnes supplémentaires souffriront de la faim d’ici à 2080.

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