Le siège de Volkswagen, à Wolfsburg, dans le nord de l’Allemagne, a été perquisitionné jeudi 8 octobre par la police allemande, ainsi que d’autres sites du constructeur automobile et des appartements privés, en lien avec l’affaire des moteurs truqués, a rapporté le parquet de Brunswick (Basse-Saxe).
Sont recherchés « des documents et des supports informatiques » permettant d’identifier les employés impliqués dans le trucage de onze millions de véhicules dotés d’un logiciel trompant les contrôles antipollution. On ne sait pas si les perquisitions ont porté leurs fruits.
Plusieurs enquêtes judiciaires ont été ouvertes contre Volkswagen, en Allemagne, mais aussi en France, où le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour « tromperie aggravée sur une marchandise susceptible d’être dangereuse pour la santé ».
Michael Horn, patron de Volkswagen en Amérique du Nord, a déclaré avoir été mis au courant des logiciels truqueurs destinés à contourner les normes antipollution américaines début septembre, soit quelques jours avant que les autorités américaines rendent publiques leurs enquêtes.
Il a présenté jeudi 8 octobre ses « sincères excuses » devant le Congrès américain et a ajouté qu’il estimait avoir été personnellement trompé sur la question des logiciels truqueurs.
Dans le texte écrit de son témoignage mis en ligne mercredi 7 octobre sur le site du Congrès, Michael Horn s’était montré plus ambigu : « Au printemps de 2014 […], on m’a dit qu’il y avait une non-conformité des émissions qui pouvait être corrigée. Je suis informé que les régulations de l’EPA comprennent plusieurs sanctions pour non-respect des normes d’émission », déclarait-il.
L’affaire pourrait coûter de 23 à 78 milliards d’euros
Près de trois semaines après que Volkswagen a reconnu avoir massivement trompé les contrôleurs sur les niveaux d’émission polluante de ses véhicules diesel en utilisant un logiciel interdit pour contourner la législation et faire baisser le niveau des émissions de ses véhicules, les estimations du coût du scandale pour le constructeur varient.
Mardi 6 octobre, Matthias Müller, le nouveau patron de Volkswagen, avait estimé devant quelque vingt mille employés réunis au siège de Wolfsbourg que les conséquences financières et commerciales du scandale étaient « encore aujourd’hui impossibles à prévoir ».
Pour Crédit suisse, l’affaire pourrait coûter de 23 à 78 milliards d’euros, entre le coût du rappel des véhicules aux moteurs truqués, qui devrait commencer en janvier, la baisse des ventes et le coût des procès. Pour Exane, c’est au minimum 25 milliards d’euros, tandis que la Deutsche Bank ne s’engage pas sur un montant. « C’est impossible, explique un analyste de cette banque. Il y a beaucoup trop d’inconnues encore pour évaluer les dommages. »
L’amende qui pèse sur Volkswagen est théoriquement énorme : du côté américain, elle s’élèverait à 18 milliards de dollars (16 milliards d’euros). Cependant, après négociation, le montant de la pénalité devrait fortement baisser, aux alentours de 10 milliards, selon Exane. En y ajoutant les amendes européennes, le groupe doit s’attendre à payer près de 15 milliards d’euros. Mais le paiement ne devrait pas avoir lieu avant 2016 et 2017, au plus tôt.
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