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Espionnage : Obama promet aux Européens de leur fournir "toutes les informations"

François Hollande a demandé plus tôt dans la journée aux Etats-Unis de cesser "immédiatement" leur espionnage de l'Union européenne.

Le Monde avec AFP et Reuters

Publié le 30 juin 2013 à 23h07, modifié le 01 juillet 2013 à 22h11

Temps de Lecture 4 min.

Le siège de l'Agence de sécurité nationale américaine, le 19 septembre 2007.

L'Union européenne a "pris note", lundi 1er juillet dans la soirée, de l'engagement du président américain Barack Obama de fournir toutes les informations sur l'espionnage par les Américains des institutions européennes, tout en réaffirmant sa "très grande préoccupation".

"L'Union européenne, notamment via son Service d'action extérieure, examine ces allégations et est en contact avec les autorités américaine", ont indiqué les porte-parole de l'UE dans un communiqué. "L'Union européenne a demandé et attend une clarification complète et urgente de la part des Etats-Unis à propos de ces allégations".

Le président américain, en visite en Tanzanie, avait déclaré que les Etats-Unis fourniront à leurs alliés européens toutes les informations demandées par ces derniers au sujet des allégations d'espionnage dont Washington est l'objet, tout en soulignant que les services de renseignement dans le monde entier, y compris ceux de l'Union européenne, recherchaient des informations allant au-delà de celles publiées dans la presse. Il a également indiqué que le gouvernement américain prendrait contact avec ses homologues européens pour répondre à leurs préoccupations.

HOLLANDE : CESSER "IMMÉDIATEMENT" L'ESPIONNAGE

François Hollande a de son côté demandé plus tôt dans la journée aux Etats-Unis de cesser "immédiatement" leur espionnage de l'Union européenne, en soulignant que la France ne pouvait "pas accepter ce type de comportement entre partenaires et alliés". "Les éléments sont déjà suffisamment réunis pour que nous demandions des explications", a déclaré le président français, en visite en Bretagne, en pleine controverse sur le programme d'espionnage de la NSA, qui aurait visé les institutions de l'UE et des millions de citoyens européens. 

"On ne peut avoir de négociations, de transactions, sur tout domaine, qu'une fois obtenues ces garanties pour la France, et ça vaut pour toute l'Union européenne, pour tous les partenaires des Etats-Unis." François Hollande a dit avoir demandé au ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, "de se mettre immédiatement en contact avec son homologue John Kerry pour avoir toutes les explications et toutes les informations". Ces révélations ont également provoqué de vives réactions au sein de la classe politique française.

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JOHN KERRY MINIMISE

De leur côté, les Etats-Unis ont minimisé les dernières informations de presse. La France, l'Italie et la Grèce figuraient parmi les 38 "cibles" surveillées par la NSA, selon les documents communiqués au Guardian par l'ancien consultant de cette agence, Edward Snowden. L'un des documents de la NSA révèle que les activités d'espionnage électronique de l'agence prenaient pour cibles les ambassades à Washington et les représentations de ces pays à l'ONU. Des tentatives d'écoute ont visé les ambassades de France, d'Italie et de Grèce à Washington. Le Japon, le Mexique, la Corée du Sud, l'Inde et la Turquie ont également été cités parmi les cibles d'opérations de surveillance électronique dans un document datant de 2010.

Selon ces documents, l'opération ayant pris pour cible l'UE aurait eu pour objectif d'en savoir plus sur les dissensions entre les pays membres de l'UE. L'opération de surveillance de la représentation française à l'ONU a été baptisée "Blackfoot" et celle visant l'ambassade de France à Washington "Wabash". L'ambassade d'Italie à Washington a été visée par une opération dont le nom de code était "Bruneau". L'Union européenne, la France et l'Allemagne ont exigé dimanche des explications sur ces allégations d'espionnage à l'encontre de l'UE.

Pour John Kerry, une telle recherche d'informations sur d'autres pays n'est "pas inhabituelle". Après avoir discuté au téléphone avec son homologue européenne, Catherine Ashton, le chef de la diplomatie américaine a refusé de faire un commentaire direct sur la controverse suscitée par les allégations d'espionnage par l'Agence nationale de sécurité (NSA).

"Lady Ashton a en effet évoqué [la question] avec moi aujourd'hui et nous avons convenu de rester en contact. J'ai accepté de chercher à découvrir exactement de quoi il s'agit et je lui ferai part de mes conclusions. Chaque pays dans le monde qui est impliqué dans les affaires internationales, de sécurité nationale, exerce de nombreuses activités afin de protéger sa sécurité nationale et toutes sortes d'informations qui peuvent y contribuer. Tout ce que je sais, c'est que cela n'est pas inhabituel pour un grand nombre de pays."

LES EUROPÉENS, "CIBLES À ATTAQUER"

L'hebdomadaire allemand Der Spiegel avait affirmé dès samedi, en se fondant sur des documents fournis par le même Edward Snowden, que la NSA, accusée d'espionner les communications électroniques mondiales dans le cadre du programme Prism, avait pris pour cible les bureaux de l'Union européenne à Bruxelles et la mission diplomatique de l'UE à Washington. La délégation de l'UE auprès des Nations unies a fait l'objet d'une surveillance similaire, selon Der Spiegel. Il s'agissait non seulement de micros installés dans le bâtiment, mais aussi d'une infiltration du réseau informatique qui permettait de lire les courriers électroniques et les documents internes.

Selon les documents confidentiels cités par le magazine allemand, les Européens sont explicitement désignés comme des "cibles à attaquer". Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a demandé un contrôle de la sécurité de la Commission. Mais dans l'immédiat l'exécutif refuse d'indiquer si les négociations sur l'accord commercial bilatéral, dont le démarrage était prévu pour lundi 8 juillet, auront lieu oui ou non.

L'Allemagne a estimé que les Etats-Unis auraient un comportement "inacceptable" et digne de la guerre froide si les informations étaient avérées, et que cela mettrait effectivement en danger les négociations d'un traité de libre-échange transatlantique.

La Direction nationale du renseignement américain (ODNI), qui chapeaute les 17 agences de renseignement du pays dont la NSA, a indiqué que les Etats-Unis "répondront de façon appropriée" à l'UE et à ses Etats membres par les canaux diplomatiques. "Si nous ne commentons pas publiquement les activités de renseignement supposées, nous avons été clairs sur le fait que les Etats-Unis recueillent des renseignements à l'étranger du type de ceux recueillis par tous les pays", affirme-t-il.

Voir l'infographie : "Comprendre le programme "Prism""

Le Monde avec AFP et Reuters

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