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Apprendre à « coder » pour lutter contre le décrochage scolaire

Plusieurs écoles et entreprises proposent aux « décrocheurs » de se former à l'informatique pour améliorer leurs chances sur le marché de l'emploi.

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Publié le 04 avril 2014 à 17h01, modifié le 09 septembre 2014 à 13h13

Temps de Lecture 2 min.

Dans les locaux de Simplon.co, fabrique de codeurs solidaires.

Comment optimiser la formation pour mettre les compétences au service de l'emploi ? Plusieurs écoles, et entreprises proposent aux « décrocheurs », ces étudiants qui quittent le cursus avant d'avoir obtenu leur diplôme, de se former à l'informatique pour améliorer leurs chances d'entrer sur le marché de l'emploi.

Quand Muriel exprime son souhait de vouloir faire de l'informatique, elle est dirigée vers un BEP secrétariat. Comme beaucoup de décrocheurs, la jeune fille a été mal orientée. A 16 ans, après une première année de BEP, elle quitte ses études. Elle enchaîne les petits boulots avant de découvrir une formation en informatique ouverte aux personnes n'ayant pas le BAC : la Web@cadémie, qu'elle intègre. «Suivre cette formation a été pour moi une chance extraordinaire. Je me suis retrouvée développeuse chez Microsoft alors que l'année d'avant j'étais vendeuse dans une animalerie», raconte Muriel, qui travaille aujourd'hui dans une entreprise partenaire de Microsoft.

FORMATION GRATUITE

Sur les vingt-quatre camarades de Muriel, tous ont trouvé un emploi. Le résultat de la première formation de la Web@cadémie, lancée en 2010, est en revanche plus mitigé. « Nous en avons perdu quelques-uns en chemin. Ils avaient besoin de travailler à côté», raconte François-Afif Benthanane, fondateur de la Web@cadémie au sein de l'école d'informatique Epitech. Sur une vingtaine de jeunes, seulement douze ont suivi la formation jusqu'au bout. « Depuis, nous avons cherché un modèle économique», explique celui qui est aussi le président de l'association ZUPdeCO. L'école a désormais des entreprises partenaires : Microsoft, Vente privée, ou encore Orange, financent la formation apportée par Epitech.

« Chaque année, 150 000 jeunes sortent sans qualification du système scolaire et se retrouvent en situation précaire, alors qu'en même temps il y a pénurie dans un certain nombre de métiers, notamment dans le numérique», explique Marc Mossé, directeur des affaires juridiques et des affaires publiques de Microsoft France.

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En plus de la formation gratuite, M.Benthanane souhaiterait que les élèves puissent subvenir à leurs besoins sans devoir travailler en parallèle. «Pour l'instant, nous sommes obligés de cibler des candidats qui vivent encore chez leurs parents. Mais je crois que dans les années à venir les institutions vont mettre en place des crédits». Si le fondateur de la Web@cadémie se veut confiant, c'est que l'école a fait ses marques. « Au début, nous suscitions la suspicion : est-ce qu'un décrocheur peut devenir codeur? Nous avons prouvé que oui».

PROFILS ATYPIQUES

D'ailleurs, d'autres écoles reposant sur le même principe se sont développées depuis. De « 42 », l'école de Xavier Niel (actionnaire à titre personnel du Monde) à Simplon.co, entreprise sociale et solidaire implantée à Montreuil, les exemples prouvant qu'on peut coder sans avoir de diplôme se multiplient. « Toutes les initiatives sont les bienvenues du moment où elles sont sérieuses. Ce qui compte, ce sont les 140 000 décrocheurs», estime François-Afif Benthanane.

Si ces formations ne se court-circuitent pas, c'est aussi qu'elles abordent le problème sous des formats différents. Simplon.co, par exemple, forme à la programmation des profils peu représentés dans l'entrepreneuriat numérique. Dans un temps record : six mois. « Notre logique, c'est l'empowerment : nous voulons donner aux personnes des pouvoirs magiques pour qu'ils puissent faire ce dont ils rêvent», explique Frédéric Bardeau, cofondateur de Simplon.co. La moitié de la promotion de Simplon.co ne s'oriente pas vers une carrière de programmeur, mais est là pour monter son projet. « Il n'y a pas une seule et unique solution pour résoudre le problème de la pénurie des développeurs. Il faut multiplier les initiatives, pas industrialiser un modèle».

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