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Pour Stiglitz, l’aggravation des inégalités rend « plus difficile une reprise robuste »

Dans son dernier ouvrage, « La grande fracture » à paraître mercredi 2 septembre, le prix Nobel d’économie fait état de l’anémie persistante de l’emploi mais martèle qu’il n’y a pas de fatalité.

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Publié le 31 août 2015 à 15h00, modifié le 31 août 2015 à 15h24

Temps de Lecture 2 min.

1 % de la population de la planète détient aujourd’hui près de la moitié de la fortune mondiale. Si on mettait 80 multimilliardaires dans un autobus, il contiendrait une fortune équivalente à celle de la moitié la plus pauvre de l’humanité. L’inégalité massive qui émerge aux Etats-Unis et dans beaucoup de pays avancés est devenue tellement frappante qu’elle fait l’objet de nombreuses images et métaphores. Elle est également le sujet de l’ouvrage de Joseph E. Stiglitz, La Grande Fracture. Un sujet qui peut paraître galvaudé, mais auquel économistes et politiques ne se seraient intéressés que trop récemment, après avoir suscité l’indifférence si ce n’est « une hostilité directe », regrette l’auteur, qui pointe l’incapacité des économistes à saisir les conséquences de l’ascension de l’inégalité et à élaborer des politiques qui auraient pu permettre de changer de cap.

Crise financière et inégalité sont inextricablement melées

Pour le prix Nobel de l’économie, il s’agit là d’une question vitale, « pour des raisons morales mais aussi économiques ». L’ouvrage, composé d’un recueil d’articles et d’essais écrits ces dernières années pour divers journaux et pérodiques, est centré sur l’inégalité, mais se penche aussi sur la grande Récession, puisque pour M.Stiglitz crise financière et inégalité sont inextricablement melées : « l’inégalité a contribué à provoquer la crise ; la crise a exacerbé les inégalités préexistantes ; et leur aggravation a plombé l’économie et rendu encore plus difficile une reprise robuste ».

Mais comme pour l’inégalité, il n’y avait pas de fatalité dans la profondeur ni la durée de la crise. C’est là le message central du livre :

« le niveau actuel de l’inégalité en Amérique n’est pas inévitable. Il n’est pas le résultat des lois inexorables de l’économie. Il dépend des politiques que nous suivons, et de la politique ».

Après un prélude où il revient sur les années qui ont précédé la crise, l’ancien économiste en chef de la Banque mondiale analyse les problèmes primordiaux que pose l’inégalité, revient sur son intérêt pour le sujet, et détaille causes, dimensions et conséquences des inégalités. Il aborde ensuite les idées sur les politiques à venir, et évoque l’inégalité dans d’autres pays et les stratégies conçues pour la combattre, en passant par le miracle mauricien, le cas du Japon, de Singapour, de la Chine, mais aussi de l’Ecosse et de l’Espagne.

Il se concentre enfin sur l’anémie persistante de l’emploi, et comment remettre l’Amérique au travail. L’auteur se veut critique, sans pourtant sombrer dans le fatalisme : création de réglementations financières efficaces, réforme du financement des campagnes électorales, réforme du système de fiscalité et investissements dans les infrastructures, l’éducation et la recherche… les pistes à explorer sont nombreuses, car « si la politique a été la cause de nos problèmes actuels, ce n’est que par la politique que nous trouverons des solutions : le marché ne le fera pas tout seul ».

La grande fracture, Joseph E. Stiglitz (Les Liens qui Libèrent, 448 pages, 25 euros).

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