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Régionales : le Front de gauche à l’arrêt

A trois mois de l’élection, le rassemblement de la gauche ne parvient pas à surmonter ses divisions.

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Publié le 13 septembre 2015 à 10h10, modifié le 13 septembre 2015 à 10h35

Temps de Lecture 3 min.

L'ex-ministre grec des finances Yannis Varoufakis avec le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, et le président du Front de gauche, Jean-Luc-Mélenchon, à la Fête de l'Humanité, à La Courneuve, samedi 12 septembre 2015.

Le Front de gauche réussira-t-il à survivre aux régionales de décembre ? « Je n’envisage même pas la possibilité que ça se passe autrement sinon nous serions des irresponsables », met en garde Marie-George Buffet, l’ex-secrétaire nationale du PCF. Pourtant, à écouter les uns et les autres dans les allées de la Fête de l’Humanité, rien n’est moins sûr. A trois mois de l’échéance, le rassemblement de la gauche radicale n’est toujours pas en ordre de marche. En cause : des stratégies à la carte de chacune de ses composantes.

Vendredi 11 septembre, les leaders du Front de gauche ne se sont pas pressés pour venir inaugurer leur stand commun. Occupé ailleurs, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a même séché la traditionnelle photo de famille. Avec Jean-Luc Mélenchon, ils ont eu beau se retrouver un peu plus tard pour échanger quelques mots sous le regard de quelques journalistes, l’ambiance n’est pas à la fête entre leurs deux formations qui ont mis en scène leurs divisions pendant le week-end.

Blocages

Pour décembre, le Parti de gauche (PG, l’un des partis constituant le Front de gauche) semble favoriser les alliances avec Europe Ecologie-Les Verts là où elles sont possibles afin de constituer « l’opposition de gauche » qu’ils appellent de leur vœux. En Rhône-Alpes-Auvergne, le deal a déjà été conclu mais sans les communistes pour cause de cumul des mandats. Les chefs de file PCF, détenteurs d’un mandat national, ont refusé de signer une « charte éthique »  qui leur interdisait de le cumuler avec un mandat local. « On ne peut pas défendre la VIe République et ne pas se l’appliquer à soi-même », juge Danielle Simonnet, coordinatrice national du PG.

Trois autres régions sont potentiellement concernées par un accord entre les écologistes et tout ou partie du Front de gauche : Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon. Le PG y ajoute la Bretagne et Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Les négociations semblent le plus avancées en Midi-Pyrénées-Languedoc-Rousillon qui pourrait être la seule région à voir une liste de large rassemblement à la gauche du PS.

Ailleurs, les discussions bloquent le plus souvent entre le PCF et EELV, les communistes refusant de systématiquement s’aligner derrière les écologistes. Samedi, les militants d’EELV de Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont choisi une stratégie à la gauche du PS mais l’alliance ne pourrait concerner au final que le PG. Idem en Provence-Alpes-Côte-d’Azur. « Le PG a d’énormes exigences dans certaines régions et aucune dans d’autres, c’est un peu le ventre mou, critique Pascal Savoldelli, chargé des élections au PCF. Ca n’est pas possible d’avoir des exigences à la carte. »

« Pas une candidature de consensus »

Autre point de blocage et non des moindres : l’Ile-de-France. Le patron des communistes, Pierre Laurent, a fait savoir sa volonté de mener les listes du Front de gauche. Mais sa candidature est loin de faire l’unanimité. Pour le PG, il est hors de question d’être représenté par celui qui est également sénateur de Paris. Là encore, la question du non-cumul des mandats lui est opposée. « Face à Bartolone et Pécresse, il faut une tête de liste qui diffère de ces cumulards, quelqu’un qui incarne cette exigence éthique », souligne Mme Simonnet. Le PG ne se dit pas fermé à une autre candidature communiste mais « non cumularde ». Du côté d’Ensemble, la troisième force du Front de gauche, on n’est pas non plus emballé par la proposition de M. Laurent. « Ce n’est pas une candidature de consensus », juge Clémentine Autain, porte-parole du mouvement.

M. Laurent, lui, semble bien décidé à passer en force. « L’heure n’est pas à tergiverser mais à s’engager dans la bataille », a-t-il lancé samedi à la tribune, avant d’ajouter : « Mon ambition dans la vie n’est pas de cumuler des mandats. »  Pour lui, ce sujet est même « une blague », a-t-il expliqué vendredi à un déjeuner de presse. M. Savoldelli enfonce le clou . « On a la tête de liste la plus crédible, estime le conseiller général du Val-de-Marne. C’est une candidature haute avec un taux de mobilisation maximum pour empêcher la droite de prendre la région. »

M. Savoldelli est persuadé que le PG ne prendra pas le risque de partir seul, sachant qu’Emmanuelle Cosse, la tête de liste écolo, a fermé la porte à des listes communes. « Il faut avoir les capacités de faire une offre régionale, juge le « monsieur élections » du PCF. A moins de 5 % des voix, on n’est pas remboursé. C’est aussi une question d’ancrage et de crédibilité. » Pour l’heure, chacun campe sur ses positions et l’heure tourne.

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