Une trentaine de fonctionnaires retenus en otage pendant trois jours par les rebelles touareg du MNLA, après leur prise du gouvernorat de Kidal, une ville à l'extrême nord-est du Mali, ont été libérés lundi 19 mai, ont indiqué les Nations unies.
« Nous venons de récupérer une trentaine d'otages, ils se portent pas mal. Deux sont très fatigués », selon un responsable de la mission de l'ONU au Mali (Minusma).
TRENTE-SIX MORTS
Dimanche, 1 500 soldats maliens sont arrivés en renfort dans la ville, qui avait été le théâtre samedi de violences meurtrières entre l'armée et des combattants de la rebellion touareg du MNLA.
Le MNLA, dont les partisans réclament l'indépendance ou l'autonomie d'un vaste territoire du nord du pays avait revendiqué la prise de contrôle par ses hommes du gouvernorat, évacué par les rebelles en novembre après près de neuf mois d'occupation.
Dans les combats très violents qui se sont déroulés à Kidal, 36 personnes ont été tuées, dont huit militaires. Le chef de la mission de l'ONU au Mali a annoncé dimanche « l'assassinat de deux civils et six officiels maliens », parmi lesquels les préfets de Kidal et de Tin-Essako (à l'est de la ville), ainsi que quatre sous-préfets de la région.
« ATTAQUES TERRORISTES »
Les violences ont éclaté à Kidal alors que Moussa Mara, le premier ministre malien, effectuait une tournée dans le nord du pays, sous la protection des membres de la force française militaire Serval.
« Les terroristes ont déclaré la guerre au Mali, le Mali est donc en guerre contre ces terroristes. Quand quelqu'un attaque la République, c'est un terroriste, quelles que soient son origine, son appartenance à un terroir », leur avait répondu dimanche soir
Les régions de Kidal, Gao et Tombouctou ont été occupées pendant presque dix mois entre 2012 et 2013 par des groupes armés incluant des islamistes liés à Al-Qaida. Les islamistes ont été en grande partie chassés des grandes villes par l'opération militaire internationale déclenchée en janvier 2013 à l'initiative de la France, toujours en cours. Mais ils demeurent présents dans le Nord, y commettant régulièrement des attaques meurtrières. Et l'Etat malien n'a jamais repris véritablement le contrôle de la région de Kidal.
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