Le chômage continue d'augmenter, mais pas partout. Tel est l'enseignement des chiffres du nombre de chômeurs par zone d'emploi, publiés mensuellement par le ministère du travail et Pôle emploi. Un enseignement crucial alors que les chiffres du chômage du mois de juin devaient être publiés vendredi 25 juillet, après plus de trois ans de hausses quasiment ininterrompues.
Certes, dans l'ensemble, les chiffres localisés compilés par Le Monde sont conformes avec la tendance nationale, qui montrent entre mai 2013 et mai 2014, une hausse de plus de 4 % du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi sans aucune activité (catégorie A). 264 des 304 bassins d'emploi ont ainsi subi une augmentation du chômage durant cette période.
MAUVAISE TENDANCE
La hausse la plus forte a été observée à Porto-Vecchio (une explosion de plus de 26 % en un an). Elle est nettement plus raisonnable ailleurs puisque 169 bassins affichent moins de 5 % d'augmentation et 87 entre 5 % et 10 %. Mais si le chômage a ainsi continué d'augmenter dans la majorité des bassins, la situation n'est pas comparable avec celle de 2012, quand le nombre de chômeurs avait explosé de plus de 10 % dans 234 zones et qu'aucune n'avait vu son chômage baisser.
En 2013, la hausse s'est surtout poursuivie dans des bassins pourtant réputés pour leur dynamisme, comme sur la façade atlantique, Midi-Pyrénées ou l'Ile-de-France. Le nombre de demandeurs d'emploi a ainsi bondi de 7 % à Bordeaux, Nantes ou Toulouse. Paris et sa région affichent aussi des hausses supérieures à 5 %. En Bretagne, la tendance est mauvaise dans la quasi-totalité des bassins, à l'image de Morlaix (+ 10,1 %).
En revanche, ces chiffres montrent que le nombre de demandeurs d'emploi a entamé une décrue, certes limitée, dans 39 bassins. Il faut remonter à la timide accalmie de 2010 pour trouver une évolution comparable. Il s'agit certes surtout de petites zones rurales et périphériques à l'image de la Lozère ou de celle de La Ferté-Bernard (Sarthe). La plus forte diminution est observée dans l'Yonne à Avallon (– 6,6 %). Mais il y a aussi des zones déjà réputées pour leur dynamisme à l'image de Vitré, qui affichait déjà un des taux de chômage les plus faibles de France (5,1 %).
Plus surprenant, des zones de régions en difficultés comme la Champagne-Ardenne, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais ont aussi vu le nombre de demandeurs d'emploi reculer depuis un an. Une évolution positive confirmée par les chiffres du taux de chômage de l'Insee qui font du Nord-Pas-de-Calais la région française où le chômage a le plus reculé en 2013, passant de 13,4 % à 12,8 %. En revanche, le Languedoc-Roussillon, qui détenait déjà le triste record de chômage en France, avec 13,9 % de chômeurs début 2013, conserve ce titre avec un taux de chômage stable. Cette mauvaise tendance s'explique par les fortes hausses qui continuent d'être observées dans des bassins qui caracolaient déjà en tête du classement, à l'image de Béziers, Narbonne ou Perpignan.
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