Ils y verraient presque une heureuse coïncidence. L’aile droite du PS, qui devait tenir à l’initiative du premier ministre sa conférence de rentrée mardi 26 août, voit ce rendez-vous bouleversé par la crise gouvernementale. Mais qu’importe, ceux qui se qualifient de « réformateurs », dans une forme de volontarisme cher au cœur de M. Valls, tiennent là l’occasion d’afficher leur soutien au premier ministre, chahuté sur sa gauche. Et pourquoi pas de pousser leur avantage. Car quoi de plus indiqué pour tenir ce raout que Lyon, le fief du plus ministrable d’entre eux, Gérard Collomb.
Ce dernier n’a d’ailleurs pas tardé lundi à envoyer un communiqué pour appuyer sans équivoque la décision du premier ministre :
« Dans une période particulièrement difficile pour notre pays et sauf à y ajouter le trouble au trouble, il ne peut y avoir que l’affirmation d’une seule ligne politique parmi les membres du gouvernement, celle définie lors de son investiture par Manuel Valls. Cette ligne, on le sait, vise à répondre aux difficultés que connaît notre économie du fait de la trop faible compétitivité de nos entreprises. »
Le maire de Lyon ne manque pas d’atouts pour décrocher un siège à la table du gouvernement. Surtout si la condition nécessaire est une loyauté sans faille quant au respect de la ligne économique. M. Collomb, qui au PS double toujours par la droite, ne risque pas de faire défaut sur ces questions. Bien au contraire, le « pôle des réformateurs » est chargé de trouver de nouvelles réformes pour remplir la besace de l’exécutif, plus légère que jamais.
CONFRONTATION ASSUMÉE
Christophe Caresche, le député de Paris qui a organisé l’événement de Lyon, détaille les pistes de recherche :
« Avec un taux de chômage aussi élevé, nous devons réfléchir à la question de l’assouplissement du marché du travail, à une réforme de notre modèle social et à une meilleure gestion de la dépense publique. Il y a une résistance très forte d’une partie de la gauche sur ces questions et un refus de les aborder et de les traiter. C’est dommage. »
Ces thèmes devraient hérisser l’aile gauche du PS, tout comme l’intitulé des tables rondes : « Qu’est-ce qu’une politique de l’offre ? » et « peut-on réformer la France ? »
L’autre pilier de l’aile droite, Jean-Marie Le Guen, ne participera pas aux débats, retenu à Paris par la recomposition du gouvernement. Le ministre des relations avec le Parlement, qui a mené la guerre contre les députés socialistes frondeurs, espère que sa ligne s’imposera dans la future équipe. Une confrontation interne que l’aile droite entend désormais assumer, comme l’explique M. Caresche :
« Il y a toujours eu un débat entre les deux gauches. On assiste aujourd’hui à l’explosion d’une espèce de synthèse entre des orientations contradictoires, assez irréconciliables. »
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