Pourra-t-on bientôt acheter nos cachets d'aspirine à l'épicerie ? Dans un rapport sur les professions réglementées, ciblées par Bercy pour réaliser des économies, l'inspection générale des finances (IGF) préconise la fin du monopole des pharmaciens sur la vente de certains médicaments.
Ce rapport est issu d'une réflexion globale sur 37 professions réglementées en France, dont Le Monde a dernièrement publié des comptes-rendus.
L'IGF recommande ainsi d'ouvrir à la concurrence la vente de médicaments dont la prescription est facultative, comme le Doliprane ou le Spasfon, et la vente de médicaments non remboursables, tels que le Nurofen, l'Humex ou le Fervex.
VENTE EN SUPERMARCHÉS
Ces deux types de médicaments représentent environ 9 % du chiffre d'affaires des pharmacies en moyenne, selon le rapport. L'IGF souligne que « les prix des médicaments non remboursables ont augmenté deux fois plus vite que le coût de la vie depuis quinze ans (+3 % par an en moyenne entre 1998 et 2011) » – une hausse visant à compenser la baisse des prix des médicaments remboursables.
Or « ce rattrapage de marge est jugé parfois disproportionné par le rapport » selon Les Echos. Ouvrir la vente de certains médicaments aux supermarchés par exemple entraînerait une baisse des prix pour les consommateurs. Une enquête de l'UFC-Que Choisir a ainsi dévoilé que le prix de l'aspirine UPSA vitaminée peut varier de 1,30 à 4,95 euros, soit un écart de un à quatre suivant l'officine.
Parmi les autres recommandations de l'IGF sont notamment évoquées la fin du numerus clausus pour les étudiants en pharmacie, l'ouverture du capital des officines à des investisseurs extérieurs, et la liberté d'installation totale pour les pharmaciens.
Les pharmaciens sont principalement rémunérés par la marge sur les médicaments mais les modes de rémunération commencent à se diversifier avec l'introduction récente d'une rémunération à la performance et d'un honoraire de dispensation.
Les professions réglementées sont visées par Bercy pour réaliser des économies. Pour le ministre de l'économie, Arnaud Montebourg, ces professions « captent par leur position des revenus pour des services payés trop chers qui entament le pouvoir d'achat des ménages ».
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