Après les violences de ce week-end en marge des manifestations de soutien aux Palestiniens à Paris et Sarcelles, de nombreux responsables politiques et religieux ont tenu à montrer qu'ils faisaient front commun contre l'antisémitisme et en faveur de l'apaisement.
Lundi 21 juillet au soir, après une journée ponctuée par des déclarations de membres du gouvernement, des responsables religieux, dont le grand rabbin de France Haïm Korsia et l'imam de Drancy Hassen Chalghoumi, se sont rassemblés à la synagogue de Sarcelles pour une soirée de prières multiconfessionelle à laquelle ont participé plusieurs centaines de personnes.
HOLLANDE REÇOIT LES REPRÉSENTANTS RELIGIEUX
Auparavant, François Hollande avait reçu à l'Elysée les représentants des religions catholique, musulmane, protestante, juive, bouddhiste et orthodoxe, qui sont apparus unis pour dénoncer « l'antisémitisme ». « Il a été rappelé par le président de la République que la lutte contre l'antisémitisme sera une cause nationale », a souligné le président du Consistoire israélite central Joël Mergui.
Dans un entretien au Parisien publié mardi, Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), et Hicham Chalghoumi, ont aussi appelé au dialogue. La « condition du vivre ensemble » implique qu'on puisse « avoir des différences mais qu'on se reconnaisse sur l'essentiel. L'essentiel, c'est le respect de l'autre, de la laïcité, de la liberté d'expression et de culte... », a expliqué Roger Cukierman.
M. Chalghoumi a ajouté que les casseurs présents lors de la manifestation dans le quartier de Barbès à Paris « ont sali la cause palestinienne qui est une cause noble et juste », avant de préciser :
« Les quatre ou cinq millions de Musulmans français n'ont rien à voir avec la quarantaine d'individus interpellés par la police. Il est urgent que tout le monde appelle au calme car la situation est en train de dégénérer ».
Pour le président du CRIF, la France n'est « carrément » pas antisémite :
« Il y a une toute petite minorité d'antisémites qui se trouve à l'intérieur d'une communauté religieuse beaucoup plus large. »
Un sentiment que partage l'imam de Drancy :
« La France n'est ni raciste ni antisémite mais c'est vrai qu'il y a du racisme et de l'antisémitisme en France. »
VALLS JUSTIFIE LES INTERDICTIONS, PUIS L'AUTORISATION
Le premier ministre Manuel Valls a également pris la parole dans un entretien au Parisien pour dénoncer le rôle de « forces radicales » et de « groupes extrémistes », tout en assurant que « la grande majorité des manifestants défile pour des motifs légitimes : l'indignation face aux atrocités de la guerre ».
M. Valls a aussi justifié à nouveau les interdictions des manifestations de samedi à Parsi et de dimanche à Sarcelles : « C'est la violence, avec des slogans, des actes dont le caractère antisémite ne fait aucun doute, qui a justifié l'interdiction. Ce n'est pas l'interdiction qui a provoqué la violence », a-t-il souligné.
Il a, dans le même temps, justifié l'autorisation d'une manifestation similaire prévue mercredi car « le parcours a été discuté et des gages de sécurité ont été donnés par les organisateurs de cette manifestation, plus responsable cette fois-ci ». En plus de celle de Paris, de nouveaux rassemblements pro-palestiniennes sont prévus mercredi dans plusieurs grandes villes françaises ainsi que samedi dans la capitale. Ils sont pour l'instant autorisés.
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