Bluesman intègre, mais pas intégriste, guitar hero de l’âge d’or du rock, le Texan Johnny Winter est mort le 16 juillet à Zurich, en plein milieu d’une tournée qui devait le mener d’Europe en Amérique. Il avait 70 ans et venait de se produire en France, au festival de blues de Cahors.
Dans les années 1970, il était une rock-star, se tenant juste derrière Eric Clapton ou Jim Hendrix au panthéon des guitaristes électriques. Ce Texan est devenu ensuite un prosélyte du blues authentique, produisant les derniers albums de l’un des plus grands représentants du genre, Muddy Waters entre 1977 et 1980. Depuis, Johnny Winters n’avait pas arrêter d’enregistrer et de jouer sur scène. Il venait d’enregistrer un album de classiques avec des musiciens comme Eric Clapton, Ben Harper, Dr John ou Joe Bonamassa. Step Back doit sortir en septembre.
Johnny Winter est né à Beaumont, Texas, entre le golfe du Mexique et la frontière avec la Louisiane, le 23 février 1944. Il est albinos, comme son frère cadet, Edgar, et tous deux sont doués pour la musique. Dès l’adolescence ils jouent et enregistrent pour des groupes de rock’n’roll de la région en compagnie de Rick Derringer, futur leader des McCoys. Le premier album paru sous le nom de Johnny Winter, sur un label régional d’Austin, date de 1968. La même année il est remarqué par le guitariste Mike Bloomfield et décroche un contrat sur le label de celui-ci, Columbia. Il joue à Woodstock en juillet 1969 et
De 1969 à 1974, les premiers albums « officiels » de Johnny Winter sont faits de reprises spectaculaires, qui vont de classiques du rock’n’roll de Chuck Berry ou Little Richard aux grandes pages du rock moderne qui sont en train de s’écrire. Sa version de Highway 61 Revisited, de Bob Dylan, est un sommet du genre. Sa voix hargneuse contraste avec la fluidité virtuose de son jeu de guitare. Ses compositions originales sont rarement à la hauteur de ces modèles.
Au milieu des années 1970, Johnny Winter fonde son propre label Bluesky, sur lequel il commence à enregistrer des disques orientés vers un blues plus proche de ses racines. Dans le même temps, il entreprend de ressusciter la carrière de Muddy Waters, le grand bluesman de Chicago. Réunissant des musiciens qui l’ont accompagné à l’origine, il réussit à moderniser sans l’altérer le son original du musicien. Les albums qui résultent de cette collaboration, Hard Again et I’m Ready sont des modèles d’économie et d’énergie, qui rendent justice au vieux bluesman.
Par la suite, Johnny Winter enregistre pour les labels Alligator et Point Blank, des albums qui ont rencontré un succès constant, recueillant plusieurs nominations aux Grammys.
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