L'aide internationale pour venir en aide aux Népalais s'organise rapidement après le séisme de magnitude 7,8 qui a touché le pays samedi, mais les défis logistiques sont immenses, alors que les survivants ont passé la nuit dehors, malgré le froid, de peur d'être écrasés dans les bâtiments ébranlés par la principale secousse et ses répliques.
L'ONG Médecins du Monde explique dans un communiqué disposer d'équipes au Népal qui sont « déjà mobilisées pour venir en aide aux Népalais » et « seront appuyées dans les heures qui viennent par des renforts (un chirurgien, deux médecins, un coordinateur et un logisticien) venus de Paris ». L'association doit cependant faire face aux difficultés d'accès sur la zone sinistrée, auxquelles s'ajoutent des problèmes de communication.
La Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) est extrêmement inquiète pour les villages ruraux situés près de l'épicentre du séisme. « Nous anticipons des pertes en vies humaines et des destructions considérables », a averti Jagan Chapagain, directeur pour l'Asie-Pacifique de la FICR.
« Les hôpitaux sont bondés »
Des volontaires et du personnel de l'agence de la Croix-Rouge au Népal s'affairent cependant à assister les secours pour rechercher d'éventuels survivants et administrer de l'aide aux blessés. « La banque du sang de la Croix-Rouge à Katmandou approvisionne également les installations médicales de la capitale », poursuit l'association, précisant que ses stocks dans le pays étaient « limités » et qu'elle allait mettre à contribution ses bureaux de Kuala Lumpur et de Dubaï.
Les ONG, qui craignent que les stocks de vivres ne fondent rapidement et s'inquiètent du manque d'eau potable, s'organisent pour fournir des vivres. L'organisation française Action contre la Faim a ainsi indiqué avoir envoyé dans les zones touchées des équipes « afin d'évaluer l'ampleur des dégâts et des besoins ».
L'ONG Oxfam se prépare, elle, « à apporter de l'eau potable et des denrées de première nécessité », selon la directrice de son bureau au Népal, Cecilia Keizer. D'après cette même organisation, les morgues sont en passe d'atteindre les limites de leur capacité. « Les hôpitaux sont bondés, ils n'ont plus de place pour les corps », a expliqué Helen Szoke, responsable d'Oxfam pour l'Australie .
Ce séisme de magnitude 7,8, le plus meurtrier depuis 1934 au Népal, a immédiatement suscité des réactions de soutien internationales. Les Etats-Unis ont annoncé l'envoi d'une équipe de 130 personnes spécialisée dans les catastrophes naturelles et le déblocage d'une première enveloppe d'un million de dollars pour venir en aide aux victimes. Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a annoncé 9 millions supplémentaires, soit une aide totale de 10 millions de dollars.
« Cet argent sera utilisé pour répondre aux priorités immédiates pour sauver des vies dans des opérations de recherche et de secours, ainsi que la fourniture d'abris d'urgence, d'eau potable et d'autres besoins dans les prochains jours », a précisé dans un communiqué l'USAID, l'agence humanitaire du département d'Etat.
Le ministre des affaires étrangères japonais, Fumio Kishida, a annoncé l'envoi de 8 millions de dollars d'assistance humanitaire de Tokyo pour Katmandou. Le Japon, grand pourvoyeur d'aide humanitaire et expert en matière de réponse aux tremblements de terre, doit également envoyer 110 spécialistes pour aider le Népal.
La France devrait envoyer trois avions
Dans toute la région – Sri Lanka, Pakistan – ainsi qu'en Nouvelle-Zélande et en Australie, les autorités ont proposé leur aide. La Chine a annoncé l'envoi d'une équipe de 62 secouristes aidés de chiens, selon l'agence officielle Chine Nouvelle. Le gouvernement de Singapour a mentionné l'envoi d'une équipe de 55 secouristes. L'Inde, où le séisme a fait 57 morts, va envoyer des avions militaires avec du matériel médical et des équipes de sauveteurs à bord.
L'Union européenne a fait savoir que ses experts étaient en train de se rendre dans les zones touchées. Berlin, Londres et Madrid ont aussi promis leur aide, la Norvège annonçant pour sa part le déblocage de 3,5 millions d'euros. François Hollande a annoncé l'envoi par la France de « moyens supplémentaires ». Un avion partira dès lundi pour arriver mardi avec une trentaine de spécialistes et du matériel. Cet avion pourra également rapatrier les Français « qui en ont le plus besoin », a précisé l'Elysée. Deux autres avions devraient être affrétés d'ici à mercredi.
Le FMI a indiqué qu'une équipe était prête à se rendre sur place pour « aider le gouvernement à évaluer la situation macroéconomique et à déterminer les besoins financiers ». Le Fonds est par ailleurs en train de se coordonner avec la Banque mondiale, la Banque asiatique de développement et d'autres organisations « pour évaluer l'impact de cette catastrophe naturelle sur le pays et déterminer comment aider du mieux possible ».
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