Vingt-six personnes ont été arrêtées en Europe dans le cadre d'une opération contre un vaste trafic de viande de cheval, notamment en France et en Belgique, a annoncé samedi 25 avril Eurojust, l'organe européen de coordination judiciaire.
Les individus interpellés sont soupçonnés de faire partie d'un « réseau criminel organisé » qui falsifiait les documents des équidés afin de faire « entrer, de manière frauduleuse, de la chair impropre à la consommation dans la chaîne alimentaire européenne ». La France estime qu'entre 2010 et 2013 4 700 chevaux ont été abattus aux alentours des Bouches-du-Rhône et introduits dans ce circuit. « Quatre cents passeports de chevaux présentant des anomalies ont été détectés » sur le territoire, a rapporté Eurojust, soulignant qu'une enquête y avait été ouverte en 2013 par le tribunal de Marseille.
Deux cents chevaux examinés
Selon Eurojust, le principal suspect est un Belge. C'est d'ailleurs là que l'enquête avait été lancée, en novembre 2012 sous l'impulsion du tribunal d'Arlon. Les médias belges font état de l'arrestation, en France, de quatre Belges : le dirigeant du réseau, originaire d'Arlon, ainsi qu'un Anversois et deux hommes de main.
Le parquet néerlandais a, de son côté, effectué une quinzaine de perquisitions et arrêté trois personnes « à la demande des autorités françaises », qui ont requis leurs extraditions. Celles-ci devraient avoir lieu « au cours de la semaine », selon une personne proche du dossier.
L'action, qui a été menée vendredi en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Irlande, au Luxembourg et en Grande-Bretagne, a permis de saisir 37 000 euros en numéraire, des médicaments et 800 passeports. Deux cents chevaux seront par ailleurs examinés par des services vétérinaires.
Pas de lien établi avec 2013
Aucun service judiciaire n'a pour l'instant établi de lien avec le scandale de la viande de cheval de 2013, l'un des plus importants du secteur agro-alimentaire européen. Il a éclaté en Irlande et Grande-Bretagne, lorsqu'il a été découvert des burgers surgelés fournis à plusieurs supermarchés, dont la chaîne Tesco, contenant une part de chair chevaline alors qu'ils étaient étiquetés « pur bœuf ». Ce fut aussi le cas pour des lasagnes du géant suédois de l'alimentation Findus.
Des tests pratiqués par la suite dans l'Union européenne, dont les résultats ont été publiés par la Commission, ont décelé de la viande d'équidé dans moins de 5 % des produits censés ne contenir que de la viande bovine. La France représentait alors un quart des tests positifs.
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