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A Bagneux, la stèle en mémoire d’Ilan Halimi à nouveau profanée

Selon le parquet de Nanterre, une croix gammée et le nom « Hitler » ont notamment été inscrits sur la stèle posée en 2015 en mémoire du jeune homme, tué en 2006 par le « gang des barbares ».

Par  (avec AFP)

Publié le 01 novembre 2017 à 19h11, modifié le 02 novembre 2017 à 11h03

Temps de Lecture 2 min.

La stèle en mémoire d’Ilan Halimi, posée à Bagneux, avait été remplacée en 2015 après une première profanation.

Il est des morts sur lesquels des vivants s’acharnent, des haines qui s’attaquent à des pierres, des pierres qui sont des symboles. Deux ans après avoir été brisée une première fois, la stèle érigée à Bagneux (Hauts-de-Seine) à la mémoire d’Ilan Halimi, jeune juif torturé et tué en 2006 par le « gang des barbares », a été une nouvelle fois profanée.

La plaque, disposée dans un parc communal, a été découverte le matin de la Toussaint par un couple de promeneurs, arrachée, posée au sol et « couverte d’inscriptions antisémites et d’insultes », a rapporté la maire communiste de la ville, Marie-Hélène Amiable. Selon le parquet de Nanterre, qui a ouvert une enquête pour dégradation volontaire, une croix gammée et le nom « Hitler » ont été inscrits sur la stèle.

Ces inscriptions étaient accompagnées d’un message – « libérez Fofana » – en référence à Youssouf Fofana, le chef du « gang des barbares », condamné en 2009 à la réclusion criminelle à perpétuité. En janvier 2006, le « gang », composé en grande partie de jeunes de Bagneux, avait enlevé Ilan Halimi en région parisienne, en utilisant une jeune femme comme appât. Ils l’avaient ensuite séquestré pendant vingt-quatre jours dans un appartement puis dans une cave d’une cité HLM de Bagneux, persuadés de pouvoir obtenir une rançon de sa famille en raison de ses origines juives. Le jeune homme avait été retrouvé agonisant, le 14 février 2006, près d’une voie ferrée en Essonne. Il n’avait pas survécu à ses blessures et était mort peu de temps après son transfert à l’hôpital.

La stèle, posée en 2011, cinq ans après la mort d’Ilan Halimi dans la ville de son calvaire, a été emportée par la police scientifique pour des analyses complémentaires. Elle avait déjà été remplacée après avoir été brisée en 2015. Les auteurs de cette première dégradation n’ont jamais été identifiés. Dans un communiqué, la mairie de Bagneux a dénoncé ceux qui « s’attaquent à ce qui fonde notre République : le vivre-ensemble, la fraternité, la tolérance ».

« Affront aux valeurs de la République »

Plusieurs responsables politiques ont aussi condamné, mercredi, cette profanation. Le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, a dénoncé par communiqué un « acte lâche et odieux » qui « heurte la mémoire de la victime et constitue un affront aux valeurs de la République ». Il « souhaite que tout soit mis en œuvre pour identifier les auteurs de cet acte afin qu’ils aient à en rendre compte devant la justice ».

Sur Twitter, Jérôme Guedj, conseiller départemental (PS) de l’Essonne, a exprimé « dégoût et lassitude en apprenant la dégradation de la stèle d’hommage à Ilan Halimi ». Le député (apparenté LRM) de l’Essonne, Manuel Valls, et François de Rugy, président (LRM) de l’Assemblée nationale, ont appelé à poursuivre la lutte contre « l’antisémitisme ». Le maire (LR) de Nice, Christian Estrosi, a également fait part de sa « colère » et de son « indignation », tandis que le député (LR) des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, dénonçait un acte « abjecte ».

Le Conseil représentatif des institutions juives de France estime dans un communiqué que « cet événement démontre une nouvelle fois la persistance d’un antisémitisme qu’il faut combattre dans notre pays et notamment au sein des banlieues populaires ».

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