Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Pédophilie au Chili : une lettre met en doute les affirmations du pape

François aurait eu connaissance du témoignage d’une victime dès 2015, selon une lettre révélée lundi par l’agence Associated Press.

Par 

Publié le 06 février 2018 à 11h12, modifié le 06 février 2018 à 11h29

Temps de Lecture 2 min.

Le pape François à Iquique (Chili), le 18 janvier 2018.

Les révélations mettant le pape François chaque fois plus en difficulté se succèdent dans le scandale de pédophilie qui secoue le clergé chilien. L’agence Associated Press a révélé, lundi 5 février, que le chef de l’Eglise catholique aurait eu entre les mains, dès 2015, la lettre d’une victime du père Fernando Karadima témoignant des agressions sexuelles commises par ce prêtre de Santiago, reconnu coupable par l’Eglise au terme d’un procès canonique en 2011.

Cette victime, Juan Carlos Cruz, a précisé dans sa lettre que l’évêque Juan Barros, à l’époque l’un des protégés de Fernando Karadima, avait été à de nombreuses reprises témoin de ces agressions sans jamais tenter de s’y opposer. C’est sa nomination comme évêque d’Osorno par le pape, en janvier 2015, que de nombreux catholiques de ce diocèse du sud du pays reprochent à François aujourd’hui.

Or, lors de la conférence de presse qu’il a tenue dans l’avion qui le ramenait de sa visite au Chili et au Pérou, le 22 janvier, le pontife argentin avait affirmé à la journaliste de l’agence qui l’interrogeait : « Vous, avec bonne volonté, vous me dites qu’il y a des victimes, mais moi je ne les ai pas vues, parce qu’elles ne se sont pas présentées. » « Elles n’ont pas apporté d’éléments à charge », avait-il insisté.

Il avait longuement pris la défense de Mgr Barros, qui nie avoir été au courant des faits reprochés à Fernando Karadima : « Moi aussi je suis convaincu qu’il est innocent. » Il avait révélé avoir par deux fois refusé sa démission, une fois en 2014 et une autre après la bronca soulevée au Chili par sa nomination au siège épiscopal d’Osorno. Les révélations concernant la lettre rendent difficiles à comprendre ces déclarations.

« Calomnies »

En 2015, Juan Carlos Cruz a rédigé cette lettre de « huit pages » et aurait demandé à des membres de la commission pontificale pour la protection des mineurs de la faire parvenir au Vatican. Quatre membres de cet organisme créé par François en 2014 se seraient rendus à Rome en avril 2015 pour la confier à leur président, le cardinal américain Sean O’Malley. Celui-ci leur aurait assuré plus tard qu’il l’avait transmise au pape. L’archevêque de Boston aurait aussi confirmé à Juan Carlos Cruz, après la visite du pape à Philadelphie, en septembre 2015, avoir donné sa lettre au pape en main propre.

Rejoignant ceux d’autres victimes, le témoignage de Juan Carlos Cruz décrit comment, dans le groupe de prêtres et d’adolescents fédérés par le charismatique père Karadima, les attouchements sexuels auraient été monnaie courante, le prêtre réclamant des jeunes qu’ils se plient à ses demandes. Quatre évêques, dont Juan Barros, et de nombreux prêtres chiliens sont issus de ce groupe.

La contestation autour de Mgr Barros a totalement dominé la visite du pape au Chili, du 15 au 18 janvier. Avant de quitter le pays, François avait encore attisé la tension en affirmant qu’il n’y avait « pas une seule preuve » contre le prélat, victime selon lui de « calomnies ». Ses propos dans l’avion du retour n’ont rien arrangé. A tel point que, une fois à Rome, le pontife a dû décider, le 30 janvier, d’envoyer prochainement à Santiago un représentant pour écouter les accusateurs de Mgr Barros.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.