Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

« Le président sud-coréen Moon Jae-in a parié gros sur ces JO »

Moon Jae-in s’est peut-être fait à l’idée de la Corée du Nord nucléaire, et il veut amener Pyongyang et Washington à négocier, explique, dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».

Publié le 15 février 2018 à 06h36, modifié le 15 février 2018 à 07h05 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Le président sud-coréen Moon Jae-in et la délégation nord-coréenne, dans les gradins de la patinoire olympique de Gangneung , le 10 février.

Chronique. Aux Jeux olympiques d’hiver de Pyeongcheang, en Corée du Sud, l’homme qui prend le plus de risques s’appelle Moon Jae-in. Ce n’est ni un descendeur fou ni une vedette du slalom géant, encore moins un artiste du snowboard. Moon Jae-in est le président sud-coréen. Il a parié gros sur ces JO : en faire le tremplin d’un début de détente entre les deux parties de la péninsule coréenne, un des endroits les plus explosifs de la planète.

Dès son arrivée au pouvoir, en mai 2017, le président a lancé des appels à la reprise d’un dialogue avec le Nord – la République populaire et démocratique de Corée (RPDC). Premier succès : le fantasque, mais rationnel, dictateur nord-coréen, Kim Jong-un, a répondu positivement. La Corée du Nord a envoyé une équipe aux JO, qui, sous la bannière bleu et blanc de la réunification, a défilé avec celle de Corée du Sud (comme en 2000, 2004 et 2006). Kim Jong-un a aussi dépêché sa sœur aux Jeux, Kim Yo-jong, 30 ans.

Poids lourd du régime de la RPDC, la jeune femme a été reçue à la présidence sud-coréenne, le 10 février à Séoul. Elle a transmis à Moon Jae-in une invitation à se rendre en visite officielle en Corée du Nord. A son tour, le président sud-coréen devrait dire oui et aller à Pyongyang, à une date non encore fixée, pour une rencontre au sommet avec Kim Jong-un. Tout va mieux ?

Il y a quelques semaines, Donald Trump, « twitterman », et celui qu’il appelle « rocketman », le président Kim, échangeaient des menaces guerrières et des considérations de cour de récréation sur la taille de leur « bouton nucléaire » respectif. Fin octobre 2017, la Maison Blanche rappelait sa position : les Etats-Unis ne toléreront pas que Pyongyang dispose de l’arme nucléaire ; ils n’entendent pas « dissuader et contenir » une Corée du Nord nucléaire ; ils veulent qu’elle démantèle son programme « avant qu’il ne soit trop tard » ; « le temps est compté », dit-on au Conseil national de sécurité. Richard Haass, le respecté et pondéré président du Council on Foreign Relations, le Vatican des centres de réflexion stratégiques américains, avait alors commenté :

« Nous sommes plus près d’entrer en guerre qu’on ne l’imagine. »

Condition préalable

Le président Moon prend des risques. L’opinion sud-coréenne n’est pas enthousiaste. Les précédentes périodes de détente avec le Nord n’ont jamais longtemps altéré l’agressivité du régime de Pyongyang. Séoul offre à Kim Jong-un un moment de répit diplomatique avant la moindre concession de sa part. Celui-ci gagne du temps. Il veut améliorer son image au moment où les Etats-Unis s’apprêtent à bétonner encore l’embargo à l’encontre de la RPDC.

Il vous reste 54.58% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.