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Mort du linguiste Antoine Culioli

Angliciste et linguiste, Antoine Culioli est mort le vendredi 9 février, à l’âge de 93 ans.

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Publié le 14 février 2018 à 14h04, modifié le 14 février 2018 à 14h57

Temps de Lecture 3 min.

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Si sa famille est originaire de Chera, hameau perché sur les hauteurs qui dominent Bonifacio, dans le sud de la Corse, Antoine Culioli naît à Marseille, le 4 septembre 1924, où sa mère comme son père sont instituteurs – ce dernier, plus tard, opte pour l’administration et devient inspecteur des Postes et Télécommunications.

Si l’enfant fait ses études secondaires dans la cité phocéenne, il intègre, à 20 ans, l’Ecole normale supérieure (ENS) de la rue d’Ulm, et rêve de se spécialiser dans les langues. Après deux années à l’étranger comme boursier à Dublin, puis à Londres (1945-47), l’ancien élève du philologue Fernand Mossé (1892-1956) obtient l’agrégation d’anglais en 1948 et, dès l’année suivante, un poste d’assistant à la Sorbonne (1949-1953), qu’il ne quitte que pour celui d’attaché de recherche au CNRS (1953-1955).

Cofondateur de l’université pluridisciplinaire Paris-VII

Enseignant à la faculté des lettres de Nancy dès 1955, il y peaufine ses thèses, sur la disparition du subjonctif (Contribution à l’étude du subjonctif et de la coordination en moyen-anglais) et sur le poète et dramaturge de l’ère Stuart John Dryden (1631-1700) et son travail de traducteur des antiques. Sitôt soutenues en 1960, les deux sommes lui valent, outre le grade de docteur d’Etat, un poste de professeur à la Sorbonne, enseignant la linguistique générale, poste qu’il occupe dix années tout en multipliant les initiatives singulières : en 1963, il crée le séminaire de linguistique formelle à l’ENS, puis, en 1964, il cofonde l’Association internationale de linguistique appliquée, qu’il préside de 1965 à 1975.

Mais le savant est aussi un redoutable bretteur et lors des soubresauts que connaît l’université à la fin des années 1960, figure phare de l’Institut d’anglais de la Sorbonne, Antoine Culioli n’hésite pas à refuser les réformes imposées par le pouvoir pour en prôner d’autres, initiées au sein même de l’université. Il organise à l’automne 1968 la grève des cours tant que les moyens nécessaires à la bonne marche de l’établissement ne sont pas obtenus, avec une détermination qui peut même risquer l’illégalité : ainsi, en juin 1969, il encourage les étudiants au boycottage des épreuves de l’agrégation pour dénoncer la nocivité du système qui vient d’être mis en place.

Jusqu’au-boutiste dans son rêve de réforme du supérieur, Culioli faillit être l’organisateur de l’université d’Antony, produit de 1968, qui devait regrouper logique, mathématique et sciences du langage formalisable. Le projet fit long feu, mais dès l’année suivante, Culioli se lance dans une nouvelle aventure : la fondation de l’université pluridisciplinaire Paris-VII, où il inaugure et dirige la section de civilisation britannique et américaine, qui devient bientôt l’Institut d’anglais Charles-V, puis l’UFR d’études anglophones Charles-V.

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