Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

TV – « Le Chef d’orchestre Christoph Eschenbach : du silence à la musique »

Notre choix du soir. Un documentaire revient sur une enfance tragique et une carrière splendide, mais manque parfois de recul critique (sur Arte à la demande).

Par 

Publié le 25 décembre 2017 à 18h00, modifié le 25 décembre 2017 à 18h00

Temps de Lecture 2 min.

Documentaire sur Arte à la demande

Extrait du documentaire « Le Chef d’orchestre Christoph Eschenbach : du silence à la musique », d’Andreas Morell.

Christoph Eschenbach a des allures de bonze austère, habillé de vêtements stricts aux tissus soyeux et au col Mao. Il est d’ordinaire plutôt taiseux, mais, dans le documentaire que lui a consacré Andreas Morell, le pianiste et chef d’orchestre allemand se fait plutôt disert sur sa carrière et sur sa vie, marquée, dans son enfance, par la tragédie.

Né au début de la guerre, en 1940, à Breslau (aujourd’hui Wroclaw, en Pologne), Eschenbach perd ses parents à un très jeune âge. L’orphelin se retrouve dans un camp de réfugiés, dans le Mecklembourg (est de l’Allemagne). Ils sont soixante, atteints du typhus, affamés et frigorifiés. Le petit garçon sera le seul survivant, arraché in extremis à la mort à la fin de la guerre.

Placé dans une famille adoptive, il recouvre la santé, est initié à la musique (piano, orgue, violon), qui lui fait retrouver la joie de vivre avant qu’elle ne devienne sa raison de vivre. Il gagne le concours Clara Haskil de Vevey en 1965, ­enregistre pour Deutsche Grammophon, notamment avec ­Herbert von Karajan.

A la fin des années 1960, Eschenbach décide de devenir chef d’orchestre et fait ses débuts en 1972. Cette autre carrière le rendra plus célèbre encore et le mènera à la tête de très grands orchestres, tel l’Orchestre de Paris dont il a été le directeur musical de 2000 à 2010.

De rares intervenants

Ce portrait a pour qualité de ne pas être larmoyant. Ce n’est certes pas le genre de Christoph Eschenbach que de s’apitoyer sur un sort terrifiant auquel il a miraculeusement échappé. Mais on sait gré au réalisateur de ne pas avoir trop appuyé sur ce ressort tentant, avec les développements convenus sur une quelconque résilience. Les séquences d’archives photographiques ou de jeu sur le piano de son enfance (un Bechstein de la fin du XIXe siècle qu’il possède toujours) n’en sont que plus fortes.

Il s’agit certes d’un portrait et non d’une enquête. Mais, comme souvent dans ce genre de travail biographique, on verse presque dans l’hagiographie. Les rares intervenants sont ce qu’on appelle ordinairement des « protégés » : le pianiste Lang Lang et le violoniste Erik Schumann.

Lang Lang ne tarit pas d’éloges envers son mentor.On sait d’autant mieux qu’Eschenbach le lui rend bien, qu’on l’avait rencontré aux Etats-Unis, en août 1999, au Festival de Ravinia. Il sortait d’une audition où il avait découvert le jeune prodige chinois (de 17 ans alors), devenu depuis une vedette internationale. Mais trop de compliments tuent le compliment. Et l’on aurait aimé entendre d’autres témoins, qui auraient pu expliquer certains traits de la carrière d’Eschenbach : pourquoi après l’Orchestre de Paris (où la relation avec les musiciens a été exceptionnelle puis difficile) et l’Orchestre de Philadelphie (l’une des plus grandes phalanges symphoniques au monde, qui n’a pas renouvelé son contrat) s’est-il retrouvé patron du médiocre Orchestre national de Washington ? Pourquoi ne fait-il jamais, ou presque, d’opéra, lui qui adore le chant et est un exceptionnel accompagnateur ?

Fournir des éléments de réponse à ces questions – et à d’autres – n’aurait pas été inconvenant envers ce subtil musicien dont la stature est suffisamment établie et respectée pour ne pas être écornée par quelques points de vue éventuellement critiques et contradictoires.

Le Chef d’orchestre Christoph Eschenbach : du silence à la musique, d’Andreas Morell (All., 2016, 52 min).

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.