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L’Etat islamique à l’heure des franchises

Après le califat (5/5). La défaite du groupe en Irak et en Syrie l’oblige à revoir sa stratégie et à miser sur ses « filiales » installées dans d’autres pays.

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Publié le 30 décembre 2017 à 06h27, modifié le 30 décembre 2017 à 06h29

Temps de Lecture 10 min.

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Des soldats célébrent la prise de la mosquée Al-Nouri de Mossoul (Irak), le 2 juillet. Ils ont récupéré un drapeau de l’EI.

Pour Emmanuel Macron, il ne fait aucun doute que la victoire contre l’organisation Etat islamique (EI), déjà remportée en Irak, n’est plus qu’une question de semaines en Syrie. « Le 9 décembre, le premier ministre irakien [Haïder Al-Abadi] a annoncé la victoire face à Daech et je pense que, d’ici à mi ou fin février, nous aurons gagné la guerre en Syrie », déclarait le président français, le 17 décembre. Six mois après la reprise de Mossoul, en Irak, par les forces irakiennes et un mois après celle de Rakka, en Syrie, par les Forces démocratiques syriennes (FDS, coalition arabo-kurde soutenue par la coalition internationale), il ne reste plus du « califat », proclamé en 2014, qu’un chapelet de villes détruites d’une rive à l’autre de l’Euphrate et du Tigre.

Après ces années de braise, le « rêve de la libération » serait-il enfin « une réalité », pour reprendre la formule d’Haïder Al-Abadi début décembre ? Selon les estimations de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, près de 3 000 combattants djihadistes de l’EI sont toujours en activité dans les deux pays. Des effectifs trois fois supérieurs à ceux du groupe en 2009.

Une défaite anticipée

De manière assez paradoxale, le « califat » d’Abou Bakr Al-Baghdadi a anticipé et préparé sa défaite au cours de ses trois années d’existence. En mai 2016, peu de temps avant sa mort, le Syrien Abou Mohammed Al-Adnani, porte-parole du groupe et chef des opérations extérieures, évoquait déjà le retour à la guérilla, actant la fin de « l’Etat » au profit d’une entité aux tactiques purement terroristes.

Ce choix stratégique a été réaffirmé en octobre dans l’hebdomadaire de l’organisation, qui rappelait qu’au « début de l’année 2008 », il n’y avait pas un endroit en Irak « où [ses] membres pouvaient se montrer plus d’un quart d’heure ». L’EI avait alors plongé dans la clandestinité, pour ressurgir en 2013 à la faveur des manifestations dans les régions sunnites contre les excès du pouvoir chiite irakien.

Ce basculement dans la clandestinité pose aujourd’hui la question du devenir des combattants étrangers de l’EI, ainsi que de leur éventuel transfert vers ses franchises existant dans divers pays (Afghanistan, Libye, Yémen, Egypte…).

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Des estimations surprenantes

Interrogé par CNN, le 13 novembre, un officier supérieur américain annonçait qu’« environ cinquante étrangers [avaient] été capturés en Syrie et en Irak depuis le début du mois de novembre ». Une estimation qui a surpris, tant elle paraissait faible. En octobre, Joseph Dunford, le chef d’état-major de l’armée américaine, déclarait pour sa part que « pas moins de 40 000 combattants étrangers de 120 pays différents [avaient] rejoint l’EI en Irak et en Syrie » ces dernières années – Interpol en a identifié 19 000 nommément. « Ceux qui restent sont incapables de quitter la Syrie », ajoutait Joseph Dunford. Autrement dit, ils seraient condamnés à y mourir.

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