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« L’écart de performance entre filles et garçons en sciences est une forme d’inégalité sociale »

Plus un pays est inégalitaire en termes économiques, plus la performance des filles par rapport aux garçons se détériore, expliquent dans une tribune au « Monde » les trois économistes auteurs d’une analyse publiée dans « Science ».

Publié le 20 mars 2018 à 11h57, modifié le 20 mars 2018 à 11h57 Temps de Lecture 4 min.

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« Plus un pays est inégalitaire, plus la proportion de personnes issues de milieux économiquement défavorisés est faible parmi les élèves les plus performants »  Emmanuel Macron dans une école primaire à Rilly-sur-Vienne, le 15 mars).

Tribune. Aux évaluations nationales de CE2 et de 6e, au brevet ou au baccalauréat, les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons. Elles sont plus nombreuses à se voir attribuer des mentions au baccalauréat et ont des parcours scolaires plus aisés et plus fluides : elles redoublent moins, sont moins susceptibles de décrocher du système scolaire, sont plus nombreuses à faire des études supérieures, font des études plus longues.

Mais ces résultats, manifestement à leur avantage, n’empêchent pas leur sous-représentation dans les filières scientifiques. Or ce sont ces filières qui mènent assez largement aux professions les mieux rémunérées et aux postes les plus haut placés. Les filles sont moins représentées en classes préparatoires scientifiques et en écoles d’ingénieur. Les doctorants en sciences sont, à une écrasante majorité, des hommes. Plus on monte dans l’échelle du prestige et de l’expertise, moins les femmes sont représentées dans les domaines scientifiques.

Situation différente selon les pays

A l’échelle de l’OCDE, les enquêtes PISA [Programme international pour le suivi des acquis] révèlent que si l’écart de performance moyenne en mathématiques à l’âge de 15 ans entre les sexes est bien en train de se réduire, il n’en est rien lorsque l’on s’intéresse aux élèves qui réussissent le mieux : il y a, en moyenne, 40 % de filles parmi les 10 % des meilleurs élèves – soit ceux qui sont susceptibles de poursuivre des études et des carrières de haut niveau.

Cette proportion de 40 % de filles se retrouve également dans les 10 % des meilleurs en sciences. Elle est en revanche inversée – 40 % de garçons – en ce qui concerne les évaluations littéraires. Les garçons auraient-ils un « esprit » plus scientifique et les filles un « esprit » plus littéraire ?

L’article que nous avons publié vendredi 16 mars dans Science éclaire ce débat d’un jour nouveau. En analysant les données de cinq enquêtes PISA successives, il apparaît que la situation est différente selon les pays. Ceux dans lesquels les filles réussissent moins bien en maths ou en sciences sont également ceux dans lesquels elles réussissent moins bien en lecture. Nous montrons que plus un pays est inégalitaire en termes économiques, plus la performance des filles par rapport aux garçons se détériore.

Plus que les inégalités liées au genre, ce sont les inégalités liées à la société en général qui expliquent le mieux la sous-performance des filles. Ce sont ainsi les inégalités de revenus (indice de Gini) ou des mesures d’inégalités liées au système éducatif, mais a priori indépendantes du genre, qui expliquent le mieux la sous-représentation des filles parmi les meilleurs élèves en maths. Une seule de ces variables permet d’expliquer jusqu’à 30 % des différences entre pays de l’écart de performance entre filles et garçons, et la conjonction de trois d’entre elles peut expliquer jusqu’à 60 % de ces différences.

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