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« Une nouvelle concurrence s’ouvre entre professionnels de la politique et patrons engagés »

Les publicitaires Julien Carette et Benoît Lozé affirment, dans une tribune au « Monde », que l’opinion reconnaît désormais la légitimité des grandes entreprises, devenues des superpuissances, à entrer en politique.

Publié le 07 février 2018 à 10h48, modifié le 07 février 2018 à 10h48 Temps de Lecture 3 min.

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« Les Français, jusqu’ici méfiants vis-à-vis de l’entreprise, de ses performances et de ses intentions, se disent prêts à lui confier une part de leur destin collectif (Photo: le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, durant l’université d’été du Medef, en 2017).

Tribune. Pour 60 % des Français, « les entreprises ont aujourd’hui un rôle plus important que les gouvernements dans la création d’un avenir meilleur ». C’est une bascule, un moment charnière : pour transformer la société, la confiance a changé de camp. Les Français, jusqu’ici méfiants vis-à-vis de l’entreprise, de ses performances et de ses intentions, se disent prêts aujourd’hui à lui confier une part de leur destin collectif (Etude Havas/Market Probe CAWI, février 2017).

D’abord par déception vis-à-vis d’un monde politique qui, à leurs yeux, a doublement failli. 65 % des Français affirment que « les Etats et les gouvernements ont de moins en moins de pouvoir pour changer les choses. » Et 74 % que « les hommes et femmes politiques n’ont plus de projet de société » (Etude CSA pour Havas Paris, janvier 2018).

Par pragmatisme ensuite. Face au spectacle quotidien d’entreprises-superpuissances qui n’ont jamais disposé d’autant de pouvoirs humains, technologiques et financiers, les Français sont désormais convaincus que de ce grand pouvoir doivent émerger de grandes responsabilités. Quitte à accepter qu’une entreprise soit en même temps le lieu de la performance économique et de l’engagement sociétal, si c’est la condition sine qua non du progrès collectif.

Repenser la contribution à la société

Ainsi, 86 % des Français déclarent « qu’une entreprise peut tout à fait se comporter de manière très responsable et éthique et cependant gagner beaucoup d’argent. ». Une petite révolution idéologique donc. Le leitmotiv des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon) – « making good while make money » (« faire le bien tout en gagnant de l’argent ») devient acceptable pour une majorité de nos concitoyens.

Nous entrons ainsi dans une ère post-« responsabilité sociale et environnementale » (RSE). Le sujet pour les entreprises n’est plus seulement de réparer les dégâts générés par leur activité, ou de s’acheter une réputation en empilant les actions sans ligne directrice ni point de vue. Mais bien de repenser leur contribution à la société, de porter leur vision spécifique d’un monde souhaitable, de choisir un nombre limité de combats structurants et de valoriser les moyens concrets qu’elles sont prêtes à employer pour les mener à bien. L’avenir appartient à ceux qui pensent haut, dépensent de manière lisible et changent vraiment les choses.

Le président Macron s’inscrit pleinement dans ce mouvement. Personne n’incarne mieux que lui ces paradoxes de l’époque dans lesquels se mêlent sens et performance, symbole et impact, verticalité du verbe et horizontalité de la relation. « Start-up nation » sous les ors du château de Versailles ; hommage à Jupiter tout autant qu’aux « helpers ».

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