Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'ĂŞtes pas inscrit sur Le Monde ?

Plan santé : 4 000 postes d’assistants médicaux accessibles après une formation d’un an

Pour encourager les médecins à embaucher, l’Etat prendra en charge une partie du salaire de ces nouveaux professionnels de santé.

Par 

Publié le 19 septembre 2018 à 17h51, modifié le 19 septembre 2018 à 18h10

Temps de Lecture 3 min.

4 000 postes d’assistants médicaux seront financés d’ici à 2022 dans le cadre du plan santé annoncé, mardi 18 septembre, par Emmanuel Macron.

« Nous devons continuer Ă  dĂ©charger les mĂ©decins d’actes qui peuvent ĂŞtre faits par d’autres Â», a encouragĂ© Emmanuel Macron, mardi 18 septembre, lors de la prĂ©sentation de son plan santĂ©. Dans cette optique, le prĂ©sident de la RĂ©publique a annoncĂ© la crĂ©ation de 4 000 postes d’assistants mĂ©dicaux Ă  l’horizon 2022, destinĂ©s Ă  aider les mĂ©decins pour leur libĂ©rer du temps mĂ©dical.

Plusieurs organisations d’infirmiers ont exprimĂ© leurs inquiĂ©tudes de voir naĂ®tre des postes d’infirmiers « low cost Â» subordonnĂ©s aux mĂ©decins. L’Ordre des infirmiers a ainsi dĂ©noncĂ© dans un communiquĂ© « un grave retour en arrière vers une mĂ©decine d’un temps rĂ©volu Â». La ConfĂ©dĂ©ration des syndicats mĂ©dicaux français (CSMF), qui avait proposĂ© cette nouveautĂ©, se veut de son cĂ´tĂ© rassurante :

« Il s’agit bien d’un tout nouveau mĂ©tier. Il n’est pas question d’avoir des infirmiers sur ce type de fonction, comme cela a pu ĂŞtre laissĂ© entendre. Â»

« CalquĂ© sur le rĂ´le des assistants dentaires Â»

S’ils feront bien partie des « professionnels de santĂ© Â», ils se verront confier « des tâches très simples, ne nĂ©cessitant pas d’avoir une connaissance mĂ©dicale Â», explique le docteur Jean-Paul Ortiz, prĂ©sident de la CSMF. Il s’agira d’effectuer l’accueil, le secrĂ©tariat (prise de rendez-vous, constitution d’un dossier, vĂ©rification des vaccinations et des dĂ©pistages effectuĂ©s), d’aider le mĂ©decin dans la phase de prĂ©consultation (installer, peser, mesurer un patient ou prendre sa tension).

Après avoir suivi une formation complémentaire, les secrétaires médicaux et aides-soignants pourraient également prétendre à ce poste

Ce type d’assistant existe dĂ©jĂ  en orthoptie, ophtalmologie, radiologie et surtout en dentaire. « Nous avons calquĂ© le rĂ´le des assistants mĂ©dicaux sur celui dĂ©jĂ  existant des assistants en cabinet de chirurgien dentaire Â», explique Jean-Paul Ortiz. Leur formation se fera « en un an maximum, dès la sortie du bac Â», selon la CSMF, alors que les infirmiers ont un diplĂ´me bac + 3. Après avoir suivi une formation complĂ©mentaire, les secrĂ©taires mĂ©dicaux et aides-soignants pourraient Ă©galement prĂ©tendre Ă  ce poste, ajoute Jean-Paul Ortiz.

« Le contenu des enseignements est dĂ©jĂ  dĂ©fini Â», indique-t-il. Il comporterait l’apprentissage des gestes tels que dĂ©finis dans le dĂ©tail de la mission mais aussi, par exemple, des notions de nettoyage et de stĂ©rilisation de matĂ©riel, pour les assistants qui exerceraient dans des cabinets de dermatologie ou de stomatologie.

Ces assistants mĂ©dicaux seront salariĂ©s du cabinet et non de la SĂ©curitĂ© sociale mais, pour encourager les mĂ©decins Ă  embaucher, l’Etat prendra en charge, sous conditions, une partie du salaire, lequel devrait ĂŞtre fixĂ© lors de la concertation qui dĂ©bute. Emmanuel Macron a Ă©valuĂ© le coĂ»t moyen annuel – charges comprises – d’un tel assistant Ă  50 000 euros, et annoncĂ© le financement de 4 000 postes d’ici Ă  2022. « De façon raisonnable, on peut penser qu’en 2019, on peut crĂ©er dĂ©jĂ  dans les 500 postes Â», espère Jean-Paul Ortiz.

Crainte d’« une pression au rendement Â»

Face Ă  l’annonce de ce nouveau mĂ©tier, l’Association nationale des Ă©tudiants en mĂ©decine de France (ANEMF) se montre prudente. « Si cela permet de libĂ©rer du temps mĂ©dical, c’est Ă©videmment très positif pour nous. Mais il ne faudrait pas que cela pousse Ă  augmenter la pression au rendement qu’on met sur les mĂ©decins pour qu’ils effectuent toujours plus d’actes Â», souligne sa prĂ©sidente, Clara Bonnavion.

Faire gagner aux mĂ©decins « entre 15 et 20 % du temps mĂ©dical Â»

Le plan santĂ© demande en effet aux mĂ©decins, pour bĂ©nĂ©ficier de l’aide Ă  l’emploi d’un assistant mĂ©dical, d’exercer au sein d’un cabinet de groupe et d’« apporter un bĂ©nĂ©fice mesurable Ă  la population en termes d’accès aux soins et de qualitĂ© des soins, notamment en augmentant le nombre de patients suivis Â». Une contrepartie que la CSMF juge « logique, puisqu’une partie du financement est collectif Â», et qui doit ĂŞtre prĂ©cisĂ©e lors de la nĂ©gociation qui s’engage. Ces nouveaux professionnels de santĂ© pourraient faire gagner aux mĂ©decins, selon Emmanuel Macron, « entre 15 et 20 % du temps mĂ©dical Â». Jean-Paul Ortiz estime que chaque praticien pourra « prendre en charge 10 % de patients en plus. Aujourd’hui, chaque gĂ©nĂ©raliste suit environ 1 000 patients en tant que mĂ©decin traitant ; s’il peut en suivre 1 100 dĂ©sormais, ce sera très significatif pour la population. Â»

Du cĂ´tĂ© des Ă©tudiants infirmiers, on dĂ©plore qu’« un parallèle a Ă©tĂ© fait Â» entre le poste d’assistant mĂ©dical et la crĂ©ation du diplĂ´me d’infirmier en pratique avancĂ©e (IPA), annoncĂ©e en juillet. « Ils ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s tous les deux comme une aide pour libĂ©rer du temps mĂ©dical, mais les deux mĂ©tiers et les compĂ©tences qu’ils demandent n’ont rien de semblable Â», note Ludivine Gauthier, prĂ©sidente de la FĂ©dĂ©ration nationale des Ă©tudiants en soins infirmiers (FnesiI). Le titre d’IPA ne peut en effet ĂŞtre obtenu que via un diplĂ´me de grade master (bac + 5), Ă  condition d’avoir dĂ©jĂ  exercĂ© au moins trois ans en tant qu’infirmier. Il permet notamment Ă  ces diplĂ´mĂ©s de mener certaines consultations seuls et de renouveler une ordonnance.

Lire l’éditorial : Plan santé : des intentions salutaires
L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

RĂ©utiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.