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« La loi anti-fake news n’est qu’un spectre daté »

Dans une époque éprise de transparence et d’horizontalité, légiférer contres les fausses informations ne suffit pas, estime Farid Gueham, de la Fondation pour l’innovation politique, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 06 juin 2018 à 07h15, modifié le 06 juin 2018 à 10h21 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. Si la propagande est aussi vieille que l’exercice politique, Internet devait changer la donne, introduire une nouvelle échelle, une accélération. De big data en fast data, la masse de l’information traitée, tronquée, détournée et son onde de choc prendraient des proportions inédites, jusqu’à peser de manière décisive sur l’issue d’une élection présidentielle. Le 3 janvier, le président Macron annonçait un projet de loi contre les fake news, mais peut-être est-il déjà trop tard.

Les fausses informations ne sont pas un fléau propre à notre époque. Mais voilà, les acteurs, la tribune et l’auditoire ne sont plus les mêmes. Plus vaste qu’une agora, plus charismatique qu’un dictateur, plus fluide qu’un parti politique, Internet et les réseaux sociaux ont redistribué les cartes. Des accusations d’ingérence russe lors de l’élection présidentielle américaine à l’inimitié entre le président français et les chaînes russes Sputnik et RT, le texte serait donc un rempart pour protéger notre démocratie des ingérences extérieures, si l’on en croit la ministre de la culture Françoise Nyssen.

La loi peut-elle être à la hauteur face à ce nouvel ennemi sans visage ? Le journalisme n’a pas attendu l’élection de Donald Trump ou les déclarations-chocs de Vladimir Poutine pour vérifier ses sources. La loi sur la liberté de la presse de 1881 prévoyait déjà des pénalités contre la diffusion « de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers ».

Il est peu probable que l’hypothétique menace d’un référé, procédure judiciaire d’urgence en période d’élections, freine la diffusion d’une fausse nouvelle, décourage ses producteurs, et encore moins leurs intermédiaires « forcés », les GAFA, géants de l’Internet. Si Mark Zuckerberg accueille favorablement tous les efforts qui vont dans le sens du respect de règles du jeu « adaptées à chaque région », force est de constater que, malgré le scandale Cambridge Analytica et la campagne « Delete Facebook » qui l’a suivi, le réseau social reste confiant dans son avenir économique.

Des outils de vérification en direct

Au-delà des contours esquissés par le cadre juridique, la recherche sur le traitement des données propose des outils évolutifs. Faut-il rétablir une éthique du discours et de l’information par la loi, ou placer sa confiance dans la science des données ? Des laboratoires français développent des outils de vérification en direct (« live checking »), démasquant les fake news au fur et à mesure des allocutions, au lieu de s’y attaquer périodiquement en période électorale.

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