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Design : et la Vilaine devint jolie grâce aux Bouroullec

Entretien avec Nathalie Appéré, la maire (PS) de Rennes, qui construit sur son fleuve trois architectures des designers bretons Ronan et Erwan Bouroullec.

Propos recueillis par 

Publié le 18 juin 2018 à 10h59, modifié le 18 juin 2018 à 10h59

Temps de Lecture 2 min.

Etude pour le projet « Kiosques » des frères Bouroullec, une installation permanente plantée dans la Vilaine, au printemps 2019.

La capitale bretonne proposera à ses habitants, en 2019, un point de vue et une expérience inédite sur la Vilaine, grâce à l’installation dans le fleuve de trois larges plateaux surmontés d’un lustre monumental, fonctionnant à l’énergie éolienne. Explications de la maire (PS) de Rennes, Nathalie Appéré, qui a porté ce projet design.

Après avoir vu des maquettes de l’exposition « Rêveries urbaines » exposées dans votre ville en 2016, vous avez choisi que l’une d’entre elles devienne pérenne. Pourquoi ?

C’est un concours de circonstances. Nous étions dans une réflexion sur Rennes 2030, au bénéfice de la révision du plan local d’urbanisme. Dans le cadre d’une concertation sur le thème « à quelle ville rêvent les Rennais ? », les habitants ont exprimé leurs attentes en termes de design et d’architecture. Avec le sentiment que notre ville était un peu timorée, dans une forme de monotonie architecturale. « Elle est très belle, disaient nos concitoyens, mais nous voudrions plus de design, de l’esthétique et de l’inattendu. »

Parallèlement, ils ont formulé de nouvelles aspirations qui se résument à la reconquête de l’eau. Historiquement, Rennes tourne le dos à la Vilaine, qui selon des récits anciens porterait bien son nom ! Notre fleuve a été canalisé, presque enterré : au lieu de faire connexion, il a coupé la ville en deux. Or, voilà que la génération d’aujourd’hui souhaite profiter de cette nature et investir ce nouveau territoire.

C’est comme ça que la maquette, quasi poétique, des chapiteaux lumineux, est devenue une réalité ?

Oui ! Plus de 2 000 personnes ont fait part de leurs aspirations au travers d’ateliers, de visites de terrain ; sur 215 000 habitants, c’est ce que l’on peut considérer comme une très forte participation. Je suis très fière que l’exposition des Bouroullec, qui a attiré 60 000 visiteurs dans notre ville, puisse perdurer grâce à cette réalisation d’une œuvre sur l’eau. Je leur avais donné carte blanche. Ces kiosques sur la Vilaine permettent de valoriser la place du design contemporain à Rennes, avec un récit particulier autour des Bouroullec, designers eux-mêmes bretons, tout en répondant aux envies des Rennais.

Avec le TGV qui met Rennes à 1 heure 25 de Paris, notre ville est en pleine transformation. Elle connaît une très forte croissance démographique, dans le trio de tête avec Toulouse et Montpellier, et une économie dynamique avec un taux de chômage de 2,5 points en dessous de la moyenne nationale. D’où une deuxième ligne de métro en construction et quelque 85 grues actuellement dans le ciel de Rennes, pour de nouvelles habitations. L’enjeu n’est pas la croissance pour la croissance, mais de trouver une qualité de vie renforcée.

Le design dans la ville peut aider à cela ?

L’espace public est un bien commun partagé, où il faut qu’on ait plaisir à se retrouver. Les kiosques des Bouroullec qui seront livrés au printemps-été 2019 fournissent un nouvel espace public dans Rennes. On pourra y organiser des récitals de musique ou de poésie : ils développent à la fois l’idée de nature et de culture qui rassemble. D’autres projets renforcent le lien. Un peu plus à l’est, nous aménageons des plages herbeuses comme des lieux de loisirs et de convivialité.

Certains projets innovants sont aussi nés, depuis trois ans, de la fabrique citoyenne. C’est le cas de mobilier urbain imaginé par les habitants eux-mêmes ou de ces petits jardins flottants qui viennent de prendre racine sur la Vilaine, à l’initiative d’une habitante qui s’est inspirée de… Chicago.

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