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Programmes scolaires en géographie : « Le Conseil supérieur des programmes propose de tout dynamiter »

Les propositions de réforme des programmes de géographie et de géopolitique des lycées généraux faites au sein du Conseil supérieur des programmes sont en décalage total avec la géopolitique et l’histoire du temps présent, estime un collectif de géographes dans une tribune au « Monde ».

Publié le 17 octobre 2018 à 15h00, modifié le 17 octobre 2018 à 16h29 Temps de Lecture 3 min.

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Tribune. Monsieur le ministre de l’éducation nationale, nous souhaitons exprimer nos plus extrêmes inquiétudes et préoccupations concernant les actuelles propositions de réforme des programmes de géographie et de géopolitique des lycées généraux faites au sein du Conseil supérieur des programmes.

Alors que les programmes scolaires actuels pouvaient n’être que toilettés du fait de leur grande cohérence et actualité, le groupe d’élaboration propose de tout dynamiter. Ainsi, en classe de seconde, le concept de développement, si structurant et opératoire pour les géographes, est noyé dans l’usage du terme de transition, un ectoplasme passe-partout.

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Plus grave encore, alors qu’il est appelé à jouer un rôle majeur dans le cadre de la réforme des lycées, l’enseignement de spécialité intitulé « histoire, géographie, géopolitique et science politique » offert dans la voie générale – fait une complète impasse sur les grandes dynamiques de la géographie et de la géopolitique du monde contemporain. A l’heure de Trump et de Poutine, de Daech [acronyme arabe de l’organisation Etat islamique] et de l’islamisme radical, du règne des GAFA sur le Net, du Brexit et de la montée de la Chine, de la relance de la militarisation de l’espace ou de crises régionales de plus en plus exacerbées, ces propositions sont sidérantes (quelques exemples : Benjamin Constant, agence Havas de 1830 à 1947, Charlemagne en 800…).

Une géographie confettis

Elles sont en totale contradiction avec le projet de professionnalisation des jeunes porté par la réforme des lycées dans le cadre d’un parcours bac – 3/bac + 3. Elles abdiquent toute ambition de comprendre le monde réel – tel qu’il est actuellement – et de se projeter dans l’avenir. Elles constituent un recul intellectuel sans précédent dans la formation des nouvelles générations d’élèves, l’histoire s’écrivant au présent. Elles invitent notre jeunesse à entrer dans le XXIe siècle à reculons, le passé étouffant par son hypertrophie le présent et l’avenir.

Plus grave enfin, dans le tronc commun, la France – articulée à l’Europe – occupait une place nodale dans le programme de la classe de première, et ce depuis au moins les années 1970. Ce choix structurel ne doit rien au hasard. Cet enseignement annuel de longue durée permet seul en effet une approche progressive, cohérente et structurée des réalités de notre pays. Elle va des territoires de proximité du quotidien au territoire national, puis à son insertion dans l’espace communautaire et mondial.

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